Enquête ministérielle : Allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame dans le contexte du transport aérien commercial - Rapport d’enquête

Sommaire

Introduction et contexte

L’Office des transports du Canada (Office) est un tribunal quasi judiciaire indépendant du gouvernement du Canada. La partie V de la Loi sur les transports au Canada, L.C., (1996), ch. 10, modifiée (LTC), la loi habilitante de l’Office, renferme des dispositions sur les transports accessibles qui lui confèrent la responsabilité d’éliminer les obstacles abusifs aux possibilités de déplacement des personnes ayant une déficience dans le réseau de transport fédéral. L’importance qu’attache le Parlement à cette responsabilité se reflète à la fois dans la politique nationale des transports du Canada figurant à l’article 5 de la LTC, et dans les dispositions de fond de la loi, qui lui confèrent le mandat d’éliminer les obstacles abusifs dans le réseau en prenant des règlements et en statuant sur des plaintes concernant une vaste gamme d’enjeux.

En réponse à plusieurs plaintes contre Air Canada et Jazz Aviation LP (Jazz) concernant des passagers allergiques aux arachides et aux noix, l’Office a émis la décision n° 228-AT-A-2011 (Décision sur les allergies). Par la suite, en réponse à une plainte contre Air Canada et Jazz concernant des passagers allergiques aux graines de sésame, l’Office a émis la décision n° 134-AT-A-2013

En février 2015, l’ancienne ministre des Transports, Lisa Raitt, C.P., députée, a délégué à l’Office, en vertu de l’article 49 de la LTC, la charge d’enquêter sur la question des passagers allergiques aux arachides, aux noix et aux graines de sésame à bord des aéronefs de 30 sièges ou plus, visant les vols intérieurs et internationaux exploités par des transporteurs aériens canadiens, et les vols internationaux à destination et en provenance du Canada exploités par des transporteurs aériens étrangers (enquête ministérielle).

La portée de l’enquête ministérielle incluait un examen de l’efficacité des mesures courantes d’atténuation des risques précisées dans la Décision sur les allergies, aux termes de laquelle Air Canada et Jazz ont été tenues de prendre les mesures suivantes :

  1. sur préavis d’au moins 48 heures par les personnes ayant une déficience en raison de leur allergie aux arachides ou aux noix, Air Canada créera une zone tampon comme suit pour le passager ayant une déficience en raison d'une allergie aux arachides ou aux noix :
    1. dans la première classe des aéronefs gros-porteurs internationaux, la zone tampon est constituée du siège fusiforme où se trouve la personne ayant une déficience en raison de son allergie aux arachides ou aux noix;
    2. dans la classe affaires nord-américaine, la zone tampon est constituée de la seule rangée de sièges où se trouve la personne ayant une déficience en raison de son allergie aux arachides ou aux noix;
    3. dans la classe économique, la zone tampon est constituée de la rangée de sièges où est assise la personne ayant une déficience en raison de son allergie aux arachides ou aux noix, ainsi que de la rangée de sièges qui se trouve directement devant et celle directement derrière la personne allergique. Dans les secteurs où une cloison se trouve directement devant ou derrière la rangée de sièges où se trouve la personne allergique, la zone tampon est alors constituée de la cloison, de la rangée de sièges où se trouve la personne allergique et de la rangée de sièges directement devant ou derrière la personne (en fonction doù se trouve la cloison).
  2. Seuls des aliments ne contenant ni arachides ni noix comme ingrédients visibles ou connus, mais pouvant contenir des traces d’arachides ou de noix dû à la contamination croisée, seront servis dans les zones tampons.
  3. Une annonce sera faite aux passagers qui occupent un siège dans la zone tampon mentionnant qu’il est interdit de consommer des produits qui contiennent des arachides ou des noix et que seuls des aliments sans arachides et sans noix leur seront servis lors des collations et des repas.
  4. Le personnel d’Air Canada doit gérer la situation lorsqu’un passager refuse de se conformer à ces règles en déplaçant le passager non coopératif ou, au besoin si le passager refuse de se déplacer, en déplaçant la personne ayant une déficience en raison de son allergie aux arachides ou aux noix dans un endroit où il est possible de recréer la zone tampon.

Le présent rapport expose les conclusions de l’enquête ministérielle.

Processus

Suivant une directive de la ministre, l’Office, en vertu du paragraphe 38(1) de la LTC, a nommé Mary-Jane Gravelle, directrice du Centre d’expertise sur les transports accessibles, pour mener l’enquête. L’enquêtrice a demandé une expertise indépendante sur la façon dont les passagers peuvent être affectés lorsqu’ils sont exposés à des allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame, par inhalation, ingestion ou exposition topique (par la peau) lorsqu’ils se trouvent à bord d’un aéronef, ainsi que sur la façon dont les particules allergènes voyagent dans un tel environnement. Deux rapports d’experts ont été obtenus : un sur les allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame dans des aéronefs, et un autre sur l’exposition à ces allergènes dans le contexte des systèmes de circulation et de filtration de l’air dans les cabines d’aéronef. Le premier rapport intitulé In Flight Allergic Reactions to Peanut, Tree Nut and Sesame Seeds: A Risk Assessment and Management Strategies a été rédigé par Dr Matthew Greenhawt, MD, MBA, MSc, allergologue et immunologiste. Le second intitulé Potential for Human Exposure to Peanut, Nut and Sesame Seed Allergens on in-Flight Commercial Aircraft Cabins a été rédigé par un groupe multidisciplinaire du Conseil national de recherche du Canada ayant une expertise en matière de génie aérospatial, de qualité de l’air interne, de ventilation, de santé environnementale, de sciences de l’exposition, et de biologie.

De plus, l’enquêtrice a mené deux cycles de consultations afin de recueillir des renseignements auprès de transporteurs aériens exploitant des aéronefs de 30 sièges ou plus, ainsi qu’auprès d’associations de sensibilisation aux allergies. Au cours des premières consultations, les transporteurs aériens étaient appelés à fournir des renseignements sur les questions suivantes : description de leur politique pour accommoder les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame; statistiques concernant la fourniture d’accommodements pour les personnes ayant ces allergies; détails sur les filtres de type High Efficiency Particulate Arrestor (HEPA) installés à bord de leurs aéronefs; description de difficultés rencontrées durant la prise de mesures d’accommodement; et idées de pratiques exemplaires.

Au cours du deuxième cycle de consultations, les transporteurs aériens et les associations de sensibilisation aux allergies étaient appelés à commenter les rapports d’experts et à donner leur opinion, en se fondant sur des éléments probants, à propos d’une variété de questions concernant des mesures et des accommodements qui permettraient d’atténuer les risques.

Outre les rapports d’experts et les consultations, l’enquêtrice a fait des recherches sur les politiques en matière d’allergies que des transporteurs canadiens et étrangers ont adoptées, ainsi que la question de savoir si des gouvernements étrangers avaient des lignes directrices ou des règlements connexes. En date du présent rapport, les recherches ont montré que le gouvernement canadien était le seul à s’être officiellement penché sur la question des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame dans le contexte du transport aérien. Un examen des politiques de 37 transporteurs aériens de partout dans le monde a révélé qu’au niveau international, les politiques en matière d’allergies variaient beaucoup. Tout comme c'est le cas pour les transporteurs aériens canadiens, il semble qu'aucun transporteur aérien étranger n'ait interdit à bord de ses aéronefs les produits à base d’arachides et de noix qui pourraient être allergènes.

Rapports d’experts

Les rapports d’experts portaient sur les risques d’anaphylaxie (une réaction allergique systémique grave et potentiellement mortelle) et d’asthme attribuable à l’ingestion ou à l’inhalation d’arachides, de noix et de graines de sésame ou à une exposition topique à ces aliments. Il était conclu dans les rapports que l’exposition par ingestion reste la voie la plus probable des risques d’anaphylaxie. Il n’y a presque pas de preuves de risque d’anaphylaxie attribuable à l’inhalation d’allergènes d’arachides, de noix ou de graines de sésame ou au contact dermique avec ces allergènes; c’est plutôt par ingestion accidentelle que le risque de réactions allergiques graves se manifeste.

Même si, au cours des récentes années, on a constaté une augmentation du nombre de réactions allergiques en vol signalées, il existe une difficulté inhérente à rassembler des données utiles, peut-être parce que les passagers qui ont la réaction se rappellent des incidents d'une façon qui va dans le sens d’opinions déjà forgées, par exemple, sur le risque d’exposition ou le danger potentiel qui y est associé; ou en raison de membres d’équipage incorrectement formés qui sont incapables d’évaluer avec précision les réactions allergiques signalées. En ce qui a trait aux mesures courantes d’atténuation des risques, Dr Greenhawt recommande fortement dans son rapport que la politique sur les zones tampons de la Décision sur les allergies soit révisée, notamment son efficacité, sa mise en place et sa configuration par rapport à d’autres mesures d’accommodement, comme un nettoyage en profondeur de l’espace immédiat entourant le siège du passager.

Les deux rapports recommandent que des mesures d’atténuation des risques soient adoptées, par exemple former l’équipage de conduite à reconnaître les signes et les symptômes d’une réaction allergique, remplacer les ampoules d’épinéphrine d’urgence à bord (qui nécessitent l’utilisation d’une aiguille et d’une seringue) par des autoinjecteurs (p. ex., EpiPen®), laisser le temps aux passagers de nettoyer l’espace entourant leur siège de tout allergène, et fournir aux passagers de l’information exacte et facile d’accès sur les politiques en matière d’allergies des transporteurs aériens. Finalement, les deux rapports recommandent qu’un registre national soit conçu pour répertorier les incidents en vol, afin de mieux cerner les risques de réactions allergiques, d’anaphylaxie ou autre et d’en faire le suivi.

Analyses et constatations

L’enquêtrice a analysé les renseignements recueillis durant son enquête sur les deux questions clés suivantes :

  1. le risque d’anaphylaxie par inhalation ou ingestion d’allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame, ou encore par contact dermique, à bord des aéronefs de 30 sièges passagers ou plus;
  2. l’efficacité des mesures courantes d’atténuation des risques figurant dans la Décision sur les allergies.

En ce qui a trait aux voies d’exposition aux risques d’anaphylaxie, l’enquêtrice a conclu qu’il n’y a presque pas de preuves de risque d’anaphylaxie par inhalation d’allergènes d’arachides, de noix ou de graines de sésame à bord d’aéronefs, ou encore par contact dermique. Les risques possibles seraient plutôt attribuables à une ingestion accidentelle. De plus, l’enquêtrice a conclu que le risque d’une réaction anaphylactique en vol attribuable à l’ingestion accidentelle d’arachides, de noix ou de graines de sésame était faible, mais que, compte tenu de la gravité des conséquences de telles réactions sur la santé, les mesures d’atténuation des risques se justifient tout de même.

En ce qui a trait à l’efficacité des mesures courantes d’atténuation des risques qui figurent dans la Décision sur les allergies, l’enquêtrice a conclu que même s’il n’y avait pas de consensus sur un ensemble de mesures qui permettraient d’atténuer le risque d’anaphylaxie attribuable à l’exposition à des allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame durant un voyage en avion, les mesures d’atténuation suivantes seraient les plus efficaces :

  • établir une zone tampon, constituée d’une rangée dans laquelle le passager allergique s’assoit, ou du siège fusiforme, s’il y a lieu;
  • faire une annonce destinée aux autres passagers de la zone tampon les avertissant qu’ils doivent éviter de manger des arachides, des noix ou des graines de sésame ou encore des aliments qui en contiennent;
  • ne pas servir de repas ou de collations renfermant des arachides, des noix ou des graines de sésame dans la zone tampon (sachant que tout aliment pourrait contenir des traces de ces allergènes);
  • indiquer aux passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame qui ont donné un préavis de leurs allergies qu’on s’attend à ce qu’ils prennent les mêmes précautions qu’en temps normal, notamment de transporter sur eux leurs médicaments contre les allergies; de nettoyer l’espace autour de leur siège pour retirer tout allergène; et d’apporter leurs propres aliments;
  • permettre aux passagers d’épousseter et de nettoyer l’espace autour de leur siège;
  • faire en sorte que les politiques sur les sites Web des transporteurs aériens informent les passagers de la façon de demander des mesures d’accommodement, ainsi que de leurs responsabilités connexes;
  • former les équipages de conduite à reconnaître les signes et les symptômes d’une réaction allergique.

1. Introduction et contexte

L’Office des transports du Canada (Office) est un tribunal quasi judiciaire indépendant du gouvernement du Canada. La partie V de la Loi sur les transports au Canada, L.C., (1996), ch. 10, modifiée (LTC), la loi habilitante de l’Office, renferme des dispositions sur les transports accessibles qui lui confèrent la responsabilité d’éliminer les obstacles abusifs aux possibilités de déplacement des personnes ayant une déficience dans le réseau de transport fédéral. L’importance qu’attache le Parlement à cette responsabilité se reflète à la fois dans la politique nationale des transports du Canada figurant à l’article 5 de la LTC, et dans les dispositions de fond de la loi, qui lui confèrent le mandat d’éliminer les obstacles abusifs dans le réseau en prenant des règlements et en statuant sur des plaintes concernant une vaste gamme d’enjeux.

Les allergies alimentaires sont de plus en plus communes et touchent de nombreux Canadiens.

Les plus graves sont les allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame, des ingrédients communs dans bon nombre d’aliments. Les personnes ayant ces allergies, et surtout des parents d’enfants ayant ces allergies, s’inquiètent beaucoup de l’exposition par inadvertance à ces allergènes. Ces inquiétudes vont jusque dans les transports aériens, car certains transporteurs servent des collations et des aliments qui renferment des noix, des arachides et des graines de sésame, et de plus en plus de passagers amènent leur propre nourriture qui renferme souvent ces mêmes ingrédients.

Entre 2011 et 2013, l’Office a émis deux décisions en réponse à des plaintes concernant des politiques d’Air Canada visant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame. Dans ces décisions, des mesures correctives ont été ordonnées exigeant qu’Air Canada instaure des politiques sur la fourniture de mesures d’accommodement aux passagers ayant ces types d’allergies, afin d’atténuer le risque de graves réactions en vol (voir la section 1.1 pour plus de détails sur les mesures correctives).

En février 2015, afin d’examiner la question de façon systémique, l’ancienne ministre des Transports, Lisa Raitt, C.P., députée, a délégué à l’Office, en vertu de l’article 49 de la LTC, la charge d’enquêter sur la question des passagers allergiques aux arachides, aux noix et aux graines de sésame à bord des aéronefs de 30 sièges ou plus, visant les vols intérieurs et internationaux exploités par des transporteurs aériens canadiens, et les vols internationaux à destination et en provenance du Canada exploités par des transporteurs aériens étrangers.

L’enquête ministérielle portait notamment sur le risque d’anaphylaxie attribuable à un contact avec ou à l’ingestion de ces allergènes à bord des aéronefs, ainsi que sur un examen de l’efficacité des mesures courantes d’atténuation des risques, dont celles ordonnées par l’Office dans la Décision sur les allergies. 

Suivant une directive de la ministre, l’Office, en vertu du paragraphe 38(1) de la LTC, a nommé Mary-Jane Gravelle, directrice du Centre d’expertise sur les transports accessibles, pour mener l’enquête et dresser un rapport de ses conclusions à l’Office. Le présent rapport reflète les résultats de l’enquête ministérielle.

L’enquêtrice a demandé une expertise indépendante sur la façon dont les passagers pouvaient être affectés lorsqu’ils sont exposés à des allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame, par inhalation et exposition topique lorsqu’ils se trouvent à bord d’un aéronef, ainsi que sur la façon dont les particules allergènes voyagent dans un tel environnement. 

Dr Matthew Greenhawt, MD, MBA, MSc, un allergologue et immunologiste ayant une vaste expérience de la recherche sur les allergies aux arachides et aux noix dans le contexte du transport aérien, a rédigé un rapport dans lequel il explique les allergies et aborde les sujets suivants : le risque de réaction à des allergènes, y compris l’anaphylaxie attribuable à l’ingestion, à l’inhalation et à l’exposition topique dans des lieux publics; les stratégies d’atténuation des risques avec preuves à l’appui (y compris des mesures instaurées en conséquence de la Décision sur les allergies); et le traitement optimal et les procédures à prendre en cas de réaction allergique à des aliments qui pourrait se produire à bord de vols commerciaux.

Un groupe multidisciplinaire de chercheurs ayant une expertise en matière de génie aérospatial, de qualité de l’air interne, de ventilation, de santé environnementale, de sciences de l’exposition, et de biologie, au sein de la division Aérospatiale du Conseil national de recherche du Canada, a rédigé un rapport sur le potentiel d’exposition à des allergènes de noix, d’arachides et de graines de sésame dans les cabines d’aéronef, dont une explication de la façon dont les particules allergènes voyagent et interagissent partout dans l’aéronef. Le rapport comprend un examen détaillé d’ouvrages scientifiques sur le potentiel de l’exposition humaine à ces allergènes dans une cabine d’aéronef.

Un résumé des rapports d’experts se trouve à la section 3 du présent rapport.

1.1 Décision no 228-AT-A-2011 (Décision sur les allergies)

Dans la Décision sur les allergiesNote 1, l’Office a examiné les demandes déposées par Sophia Huyer et de Rhonda Nugent, au nom de sa fille Melanie Nugent, portant sur des difficultés qu’elles ont eues en raison de leur allergie aux arachides et aux noix lorsqu’elles ont voyagé avec Air Canada. L’ordonnance découlant du règlement de ces plaintes visait donc uniquement Air Canada.

Dans la Décision sur les allergies, l’Office a déterminé qu’une zone tampon répondait aux besoins des personnes ayant une déficience en raison de leur allergie aux arachides ou aux noix, car la zone tampon permettrait de réduire suffisamment le potentiel d’ingestion accidentelle. Plus particulièrement, l’Office a déterminé que lorsqu’un préavis de 48 heures était donné à Air Canada, celle-ci était tenue de créer une zone tampon comme suit :

  • dans la première classe des aéronefs gros-porteurs internationaux, la zone tampon est constituée du siège fusiforme où se trouve la personne ayant une déficience en raison d’une allergie aux arachides ou aux noix;
  • dans la classe affaires nord-américaine, la zone tampon est constituée de la seule rangée de sièges où se trouve la personne ayant une déficience en raison de son allergie aux arachides ou aux noix;
  • dans la classe économique, la zone tampon est constituée de la rangée de sièges où est assise la personne ayant une déficience en raison de son allergie aux arachides ou aux noix, ainsi que de la rangée de sièges qui se trouve directement devant et celle directement derrière la personne allergique.

L’Office a également déterminé qu’Air Canada devait prendre les mesures d’accommodement suivantes :

  • Seuls des aliments ne contenant ni arachides ni noix comme ingrédients visibles ou connus, mais pouvant contenir des traces d’arachides ou de noix dû à la contamination croisée, seront servis dans les zones tampons.
  • Une annonce sera faite aux passagers qui occupent un siège dans la zone tampon mentionnant qu’il est interdit de consommer des produits qui contiennent des arachides ou des noix et que seuls des aliments sans arachides et sans noix leur seront servis lors des collations et des repas.
  • Le personnel d’Air Canada doit gérer la situation lorsqu’un passager refuse de se conformer à ces règles en déplaçant le passager non coopératif ou, au besoin si le passager refuse de se déplacer, en déplaçant la personne ayant une déficience en raison de son allergie aux arachides ou aux noix dans un endroit où il est possible de recréer la zone tampon.

L’Office a rendu cette décision en tenant compte des renseignements obtenus durant l’instruction des plaintes sur les allergies, dont des preuves d’experts qui laissaient entendre que le plus grand risque de graves réactions allergiques provient de l’ingestion accidentelle, et que la création d’une zone tampon, jumelée aux systèmes de filtration et de circulation de l’air dans les aéronefs, aiderait également à atténuer les risques de réactions allergiques attribuables à l’exposition par inhalation. Plus particulièrement, les systèmes de ventilation de la génération d’aéronefs modernes sont conçus de manière à ce que l’air sorte de la cabine presque au même endroit où il entre, et que l’air recyclé passe par des filtres HEPA d’une qualité semblable à celle des filtres utilisés dans les unités de soins critiques des hôpitaux et des salles stérilisées en milieu industriel. Ces filtres retiennent au moins 99,97 pour cent des contaminants de 0,3 micron, la taille la plus difficile à retenir par les filtres.

En ce qui a trait aux détails d’une zone tampon, l’Office a demandé à Air Canada de lui fournir une présentation sur la taille recommandée de la zone tampon. Air Canada a fourni des spécifications et ses justifications connexes visant les zones tampons dans la première classe des aéronefs gros-porteurs internationaux, dans la classe affaires nord-américaine, ainsi que dans la classe économique, et l’Office les a acceptées.

Dans ses justifications quant à la taille des zones tampons dans les diverses classes de services, Air Canada a fait valoir que les allées constituaient un tampon suffisant entre la rangée de sièges dans laquelle le passager allergique est assis et la rangée de sièges de l’autre côté de l’allée. L’Office a accepté les arguments d’Air Canada selon lesquels il y aurait très peu de risques qu’une personne assise dans la rangée de sièges de l’autre côté d’une rangée se trouve dans l’espace immédiat d’un passager allergique aux arachides et aux noix. Dans l’analyse de ses constatations concernant l’accommodement approprié pour les personnes ayant des allergies aux arachides et aux noix, l’Office a également dû tenir compte de la gestion des risques, car il serait impossible de créer un environnement entièrement exempt d’allergènes dans la cabine de l’aéronef. Les mesures ont également été prises en présumant que les personnes ayant des allergies aux arachides ou aux noix, lorsqu’elles voyagent par avion, prennent les mêmes précautions que d’habitude, comme transporter des lingettes humides, des désinfectants pour les mains et des injecteurs EpiPen (s’ils sont prescrits par le médecin de la personne).

En 2013, l’Office a émis la décision no 134-AT-A-2013, Rosenbaum c. Air Canada (Décision Rosenbaum) suivant une plainte contre Air Canada et Jazz Aviation LP, concernant des graines de sésame servies pendant le vol. Dans ce cas en particulier, l’Office a conclu que l’accommodement approprié pour les personnes ayant des allergies aux graines de sésame, ainsi qu’à d’autres aliments, sauf les arachides et les noix (question ayant été réglée dans la Décision sur les allergies), serait de déplacer ces passagers vers d’autres sièges, sur demande et lorsque c’est possible de le faire en tenant compte des considérations de sécurité, en plus de prendre des précautions que les personnes ayant des allergies graves devraient prendre au quotidien, notamment, apporter leur propre nourriture, utiliser des désinfectants pour les mains et des lingettes désinfectantes pour nettoyer les surfaces environnantes, porter un masque et transporter des injecteurs EpiPen.

2. Analyse du contexte

2.1 Politiques sur les allergies : transporteurs aériens intérieurs

Même si aucun des transporteurs aériens canadiens qui exploitent des aéronefs de 30 sièges ou plus n’a interdit les arachides, les noix et les graines de sésame à bord de ses vols, la plupart fournissent une certaine forme d’accommodement pour les passagers ayant des allergies à ces produits, selon le délai du préavis donné aux transporteurs. En général, ces transporteurs aériens demandent que les passagers ayant une allergie leur donnent un préavis d’au moins 48 heures.

La partie suivante consiste en un examen des politiques courantes en matière d’allergies des trois transporteurs aériens intérieurs en importance quant au volume de passagers, et elle s’appuie sur les renseignements disponibles au moment de la rédaction du présent rapport. L’annexe A présente une comparaison détaillée des politiques sur les allergies des transporteurs aériens intérieurs.

Air Canada

Air Canada ne fait pas d’annonce publique pour avertir les passagers de la présence d’une personne allergique à bord. Elle aménagera toutefois une zone tampon si elle reçoit un préavis d’au moins 48 heures (mais fera des efforts raisonnables pour en aménager une même si le préavis est plus court).

En classe économique, la zone tampon sera constituée de la rangée du passager allergique, de la rangée directement devant et de celle directement derrière. Les passagers assis dans la zone tampon seront informés de la présence d’un passager allergique dans cette zone et de l’interdiction de consommer des produits renfermant des arachides ou des noix. De plus, les agents de bord n’offriront pas d’aliments qui renferment des arachides ou des noix aux passagers assis dans la zone tampon. En classes affaires, la zone tampon se définit comme étant la rangée de sièges dans laquelle le passager allergique est assis et n’inclut pas de rangées additionnelles. En classes affaires internationales, la zone tampon est le siège fusiforme occupé par le passager allergique.

WestJet

Selon la politique de WestJet, sur demande ou préavis, un membre d’équipage fera une annonce pour informer les autres passagers qu’un passager a une allergie grave aux arachides ou aux noix. On demandera aux autres passagers de ne pas ouvrir et de ne pas consommer d’arachides ou de noix ni de produits en contenant durant le vol. WestJet ne sert pas non plus de produits renfermant des noix à bord de ses vols; elle ne peut toutefois pas garantir qu’il n’y a pas de trace de noix ou d’arachides dans les collations servies à bord.

À la réception d’un préavis d’au moins 48 heures de la part d’un passager concernant son allergie, WestJet aménagera une zone tampon constituée de deux rangées devant et de deux rangées derrière le passager. Les passagers assis dans cette zone seront informés de la présence, dans cette zone, d’un passager ayant une allergie grave, et on leur demandera de ne pas ouvrir et de ne pas consommer d’arachides ou de noix ni de produits qui en contiennent.

On demandera également à un passager qui informe un membre d’équipage de son allergie aux arachides ou aux noix s’il a un injecteur d’épinéphrine sur lui et à quel endroit; on lui demandera aussi s’il transporte d’autres médicaments contre l’allergie.

Porter Airlines

Si un passager ayant une allergie donne un préavis d’au moins 48 heures, Porter retirera les produits à base de noix de son menu de bord et attribuera au passager un siège dans une zone tampon. On demandera aux passagers assis dans cette zone de ne pas consommer de produits renfermant des noix. Porter encourage les passagers allergiques aux noix à prendre toutes les précautions nécessaires et à être préparés en cas d’exposition possible à des allergènes de noix.

2.2 Exigences dans les autres pays

Les recherches entreprises dans le cadre de la présente enquête ont révélé qu’aucun pays n’impose d’obligations aux transporteurs aériens relativement au transport de passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix ou aux graines de sésame.

Par exemple, aux États-Unis d'Amérique, la question a été laissée à la discrétion de chaque compagnie aérienne, de sorte que différents transporteurs ont institué différentes politiques, tandis que le département des Transports n’a pas pris de politique ni de règlement officiel en la matière.

Dans l’Union européenne, les questions de politique concernant les mesures d’accommodement pour les passagers allergiques aux arachides, aux noix et aux graines de sésame ne sont pas encadrées par l’État, et sont plutôt laissées à la discrétion des exploitants d’aéronefs (comme aux États-Unis d'Amérique).

L’Association du transport aérien international (IATA), une association commerciale représentant plus de 260 compagnies aériennes, a publié un communiqué destiné aux passagers sensibles à des allergènesNote 2 afin de les aider à minimiser le risque d’une réaction allergique à bord d’un aéronef. Le document fait référence à une norme générale de l’OACI, que chaque instance nationale doit respecter, exigeant que les aéronefs aient à bord des fournitures médicales accessibles et adéquates. L’OACI formule des recommandations sur le contenu des trousses médicales, notamment qu’elles renferment des antihistaminiques et de l’épinéphrine.

L’IATA décrit également dans son communiqué une norme de l’OACI exigeant que les compagnies aériennes établissent et maintiennent un programme de formation en premiers soins pour les membres d’équipage; toutefois, chaque transporteur aérien s’occupe de déterminer les détails de la formation. L’IATA y formule également les recommandations suivantes pour les passagers sensibles à des allergènes :

Avant le voyage :

  • Discutez avec votre médecin des risques liés aux voyages; assurez-vous de toujours transporter les médicaments prescrits contre votre allergie et de les mettre dans un endroit facile d’accès. Ne présumez jamais que la compagnie aérienne aura le médicament dont vous avez besoin.
  • Ayez toujours avec vous la prescription de vos médicaments et un plan d’urgence signé par votre médecin pour éviter d’avoir des problèmes en passant la sécurité de l’aéroport.
  • Au moment de faire une réservation, demandez à la compagnie aérienne quelles mesures elle prend pour les clients sensibles à des allergènes. Même si la compagnie aérienne ne sert pas d’aliments auxquels vous êtes allergique, elle ne peut pas garantir un environnement exempt d’allergènes.
  • Même si les compagnies aériennes appliquent des procédures régulières de nettoyage de l’aéronef, il est impossible de garantir qu’il n’y aura pas d’allergènes à bord.
  • Les personnes mineures sensibles à des allergènes ne devraient jamais voyager sans être accompagnées.
  • Si vous achetez une assurance-voyage, pensez à demander à la compagnie d’assurances si vous êtes couverts en cas d’anaphylaxie ou d’autres réactions allergiques graves.

Le jour même du voyage :

  • Arrivez tôt à l’aéroport et accordez-vous suffisamment de temps pour reconfirmer vos demandes concernant un siège précis, un préembarquement, etc.
  • Envisagez de mentionner aux passagers qui s’assoient près de vous ou de votre enfant allergique que vous avez ou que votre enfant a une allergie grave. Essayez d’installer l’enfant allergique loin des autres passagers (un siège côté hublot par exemple, ou entre vous et votre conjoint ou un autre de vos enfants).
  • Pensez à amener vos propres lingettes désinfectantes si vous comptez nettoyer les accoudoirs, les cabarets de repas et les dossiers de vos sièges.
  • Pensez à avertir les membres d’équipage de votre allergie grave afin qu’ils puissent réagir rapidement et correctement en cas de réaction.
  • L’option la plus sécuritaire est d’apporter vos propres aliments à bord.

2.3 Politiques sur les allergies : transporteurs aériens internationaux

Un examen des politiques de 37 transporteurs aériens de partout dans le monde a révélé qu’au niveau international, les politiques en matière d’allergies varient beaucoup. Tout comme c’est le cas pour les transporteurs aériens canadiens, il semble qu’aucun transporteur aérien étranger n’ait interdit à bord de ses aéronefs les produits à base d’arachides et de noix qui pourraient être allergènes.

Des 9 transporteurs de l’Amérique du Nord (outre le Canada) ayant établi des politiques, 2 offriront des repas spéciaux, sans garantie qu’ils seront entièrement sans noix; 1 créera une zone tampon; 2 feront des annonces à bord à l’intérieur d’une zone tampon ou aux passagers assis près de la personne allergique; et 3 ne serviront pas de repas ni de collations renfermant des arachides/des noix. 

Des 10 transporteurs aériens de l’Europe, 6 offriront des repas spéciaux, sans garantie qu’ils seront entièrement sans noix; 2 ne serviront pas de repas ni de collations renfermant des arachides/des noix à bord; et 1 fera des annonces à bord.

Des 8 transporteurs aériens de l’Asie, 3 offriront des repas spéciaux, sans garantie qu’ils seront entièrement sans noix; 3 ne serviront pas de repas ni de collations renfermant des arachides/des noix à bord; et 1 créera une zone tampon.

Des 3 transporteurs de l’Australie/la Nouvelle-Zélande, 1 transporteur offrira des repas spéciaux, sans garantie qu’ils seront entièrement sans noix.

Des transporteurs de l’Amérique du Sud ou de l’Afrique, seulement 1 transporteur offrira des repas spéciaux, sans garantie qu’ils seront entièrement sans noix.

L’annexe A aborde plus en profondeur les politiques des transporteurs aériens internationaux sur les mesures d’accommodement en cas d’allergies.

3. Rapports d’experts

Les rapports d'experts sont disponibles à sur demande (courriel : info@otc-cta.gc.ca). Si une version accessible ou française est requise, veuillez vous assurer d’indiquer cette préférence dans votre courriel car il se peut qu’il y ait un délai.

3.1 Rapport In-Flight Allergic Reactions to Peanuts, Tree Nuts and Seeds: Risk Assessment and Management Strategies (par DMatthew Greenhawt, MD, MBA, MSc)

L’Office a demandé à DMatthew Greenhawt de produire un rapport sur le risque d’anaphylaxie attribuable à l’ingestion et à l’inhalation d’arachides, de noix et de graines de sésame, ou encore à leur contact, à bord d’un aéronef, ainsi que sur l’efficacité des mesures courantes d’atténuation des risques. 

La partie ci-après résume les constatations de DGreenhawt dans son rapport.

3.1.1 Constatations

Section I : Allergies alimentaires médiées par les immunoglobulines E (IgE), anaphylaxie, asthme, et types de réactions alimentaires indésirables

Les allergies alimentaires sont une préoccupation de santé publique qui croît rapidement au Canada, aux États-Unis d'Amérique et dans d’autres pays occidentaux. En général, une allergie alimentaire se définit comme étant une perte de tolérance orale à des aliments; essentiellement, le corps commence à réagir aux substances qui lui sont nécessaires pour croître et se développer, ce qui entraîne une réaction immunologique spécifique et des symptômes subséquents. Les allergies alimentaires peuvent être difficiles à diagnostiquer et à gérer, et causent beaucoup de problèmes à ceux qui en ont : perception diminuée ou exagérée de la maladie, perte de qualité de vie, anxiété, frustration de la part des parents, isolation sociale et peur d’une réaction qui pourrait mettre la vie en danger.

Il existe deux types de réactions allergiques : immunologique et non immunologique. DGreenhawt note l’importance de faire la distinction entre les deux, car le non-spécialiste pourrait décrire et interpréter une réaction indésirable à un aliment comme étant une allergie. Il ferait fausse route, car une allergie alimentaire est une réaction indésirable et d’origine immune très spécifique à une ou à plusieurs protéines allergènes contenues dans un aliment en particulier.

Un hôte (la personne allergique) produit un anticorps appelé immunoglobuline E (IgE) ayant des sites hautement spécifiques de reconnaissance de certaines séquences de protéines dans l’allergène alimentaire qu’on appelle des épitopes. La réaction allergique est causée par une reconnaissance et un lien spécifique entre un épitope et une IgE, provoquant une modification de la membrane du mastocyte (une cellule basophile qui dégage des histamines durant une réaction inflammatoire ou allergique), lequel libère des produits chimiques causant les symptômes de l’allergie. DGreenhawt insiste sur le fait que la sensibilité alimentaire n’entraîne pas toujours une allergie alimentaire, car les personnes peuvent avoir une sensibilité à un aliment, mais y être cliniquement tolérantes. Seule une minorité de personnes sensibles développe une allergie alimentaire.

Médiateurs et chemins de réactions allergiques et non immunologiques

Une réaction allergique induite par des aliments se produira chez une personne vulnérable lorsqu’une muqueuse est exposée à un allergène. Les symptômes suivants sont habituellement associés à une réaction allergique : démangeaisons, urticaire, enflures, rougeurs, modifications des fluides provenant d’une augmentation de la perméabilité vasculaire, toux/respiration sifflante, affaiblissement de la constriction du muscle cardiaque et spasmes de l’artère coronarienne.  

L’exposition par contact cutané ou dermique localisé peut se produire si une peau fragilisée est exposée à un allergène. L’exposition cutanée peut également entraîner une sensibilité systémique chez les personnes vulnérables.

DGreenhawt note le manque de données pour prouver que l’exposition à une protéine alimentaire par inhalation peut causer une réaction allergique, et il indique que même si on dit souvent qu’elle est causée par des allergènes d’arachides et de noix, il n’existe aucune preuve de ce fait.

Il y a également des réactions non immunologiques, souvent prises à tort pour des réactions allergiques : déficit en lactase, syndrome du côlon irritable, céphalées, douleurs articulaires, et intolérances alimentaires, comme la sensibilité au gluten. Les réactions à certaines de ces conditions peuvent ressembler à des réactions allergiques, de sorte qu’il est facile pour une personne ayant ces conditions de les considérer comme étant des réactions allergiques.

Manifestations cliniques d’allergies alimentaires

Les symptômes d’une allergie alimentaire se présentent habituellement de quelques minutes à deux heures après l’ingestion connue ou soupçonnée. Dans de rares cas, les symptômes peuvent apparaître de quatre à six heures après l’ingestion. Les réactions à retardement (plus de 12 heures après l’ingestion) sont extrêmement rares, et celles qu’on affirme s’être produites plus de 24 heures après l’exposition ne sont presque jamais associées à une allergie alimentaire médiée par des IgE, sauf l’eczéma.

Les réactions allergiques peuvent mettre en cause presque n’importe quel système organique, mais affectent habituellement la peau, le tractus respiratoire supérieur ou inférieur, le tractus gastro-intestinal, le système cardio-vasculaire et le tractus génito-urinaire [organes génitaux et urinaires].

Les réactions allergiques cutanées sont sous forme d’urticaire, d’enflures, de rougeurs, de démangeaisons et d’eczéma. Le symptôme initial le plus commun est l’urticaire qui peut apparaître rapidement lors de l’exposition à un allergène alimentaire.

Les symptômes respiratoires d’une allergie peuvent toucher le tractus respiratoire supérieur et provoquer de la démangeaison, des raclements de gorge, et des symptômes vocaux/toux. Les symptômes respiratoires inférieurs d’une réaction allergique peuvent aller de la respiration sifflante à la dyspnée (respiration difficile ou laborieuse) et à la toux. Des conditions sous-jacentes, comme l’asthme, peuvent exacerber la réaction allergique.

Même si les réactions respiratoires aux aliments ne causent pas l’asthme, les allergènes peuvent causer une crise d’asthme aiguë chez les personnes vulnérables. En général, l’asthme se traduit par une obstruction des voies respiratoires, comme si l’on marchait sur un boyau d’arrosage faisant gicler l’eau par secousses après le site de l’obstruction. L’air emprisonné près des bronches rétrécies provoque un sifflement audible et une hyper inflammation des poumons. Des études épidémiologiques ont révélé que jusqu’à un tiers des enfants ayant une allergie alimentaire pourraient avoir de l’asthme en comorbidité.

Parmi les symptômes cardio-vasculaires, on compte des syncopes (perte de conscience temporaire), de l’hypertension, des chocs, et le ralentissement du rythme cardiaque. Les symptômes cardio-vasculaires peuvent être les seules manifestations de réactions allergiques graves.

Parmi les symptômes gastro-intestinaux communs, on compte des nausées, des vomissements, de la diarrhée et des coliques abdominales.

Le syndrome d’allergie orale est la manifestation la plus commune d’une allergie alimentaire. Le syndrome seul ne constitue toutefois pas une allergie alimentaire, mais plutôt une réaction par contact médiée par une réactivité croisée à des aliments d’origine végétale chez les personnes sensibles au pollen. Par exemple, le syndrome d’allergie orale est très commun chez la personne allergique au pollen des arbres (p. ex., bouleau) qui consomme par exemple des pêches, des pommes, des prunes et des cerises, et chez la personne allergique aux mauvaises herbes (p. ex., herbe à poux) qui consomme des melons, des bananes, des pommes de terre ou des avocats. Moins de 5 pour cent des personnes ayant un syndrome d’allergie orale peuvent ??avoir des symptômes d’anaphylaxie gastro-intestinale.

Symptômes et gravité d’une réaction allergique

Les réactions à des aliments médiées par des IgE peuvent se manifester de différentes façons et être plus ou moins graves. DGreenhawt cite une étude épidémiologique réalisée en 2011 aux É.-U. dans laquelle il est indiqué que près de 40 pour cent des participants ont signalé que leur enfant ayant des allergies alimentaires avait déjà eu une réaction grave. D’autres études (certaines fondées sur des données approximatives, d’autres sur des rapports) montrent que des réactions graves sont plus susceptibles de se produire chez les adolescents âgés de 14 à 17 ans, les enfants ayant des allergies alimentaires multiples, et les personnes ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame.

DGreenhawt note que plusieurs facteurs pourraient contribuer à la gravité variable de la réaction, notamment : dose d’exposition et temps pendant lequel on permet à la réaction de persister; autres sources d’inflammation systémique, et exposition antérieure à certains médicaments. DGreenhawt note également que des patients ayant des antécédents de réactions graves et des patients ayant des comorbidités, comme l’asthme, sont généralement plus à risque d’avoir des réactions graves plus tard.

La plupart des spécialistes en matière d’allergies sont d’avis que toutes les personnes ayant une allergie alimentaire ont un risque élevé d’anaphylaxie. Parmi les critères d’anaphylaxie, on compte l’implication seulement du système cardio-vasculaire (p. ex., syncope, hypotension), ou encore deux manifestations ou plus, dont des réactions de la peau/des muqueuses, des symptômes respiratoires, des symptômes gastro-intestinaux ou des manifestations cardio-vasculaires. Jusqu’à 15 pour cent de l’ensemble des réactions peuvent présenter des manifestations cardio-vasculaires seulement.

Une réaction anaphylactique peut apparaître rapidement chez une personne vulnérable exposée à l’allergène, de sorte qu’une dose rapide de 1:1000, 0,01 mg/kg d’épinéphrine intramusculaire (aussi connu sous le nom d’adrénaline) est nécessaire. Les doses peuvent être répétées toutes les 5 à 15 minutes. L’épinéphrine contrera tous les symptômes de réactions allergiques, mais sera plus efficace contre la basse pression et les problèmes respiratoires graves. D’autres médicaments, comme les antihistaminiques, sont efficaces pour traiter les symptômes légers et surtout cutanés, tandis que les corticostéroïdes sont idéals pour réduire les risques de récidive.

Les décès attribuables à l’anaphylaxie d’origine alimentaire sont rares, mais le risque est là. DGreenhawt fait remarquer que les études sur les décès causés par des allergies alimentaires se font rares, et que les décès sont d’autant plus des événements non reconnus et difficiles à documenter de manière définitive. Les données de deux études de cas récents de décès suivant un choc anaphylactique, tirées de la base de données nationale des É.-U. sur la mortalité, révèlent que 164 décès d’origine alimentaire ont eu lieu entre 1999 et 2010.

DGreenhawt note qu’au Royaume-Uni, il n’y a eu qu’un seul décès en vol signalé attribuable à un choc anaphylactique.

Prévalence/incidence des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame, et risques spécifiques connexes

Les allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame touchent entre 1 et 3 pour cent de la population des pays occidentaux. Un sondage Internet volontaire mené en 2010 indiquait un taux de 2 pour cent d’allergie aux arachides, tandis qu’aux États-Unis, un sondage téléphonique volontaire en trois parties a révélé que l’incidence des allergies aux arachides et aux noix avait triplé en 10 ans, passant de 0,4 à 1,4 pour cent. Il ressort de données canadiennes récentes que la prévalence des allergies aux arachides et aux noix est respectivement de 1,3 et de 1,4 pour cent de la population générale. Les allergies aux graines de sésame touchent environ 0,2 pour cent d’enfants et d’adultes aux États-Unis, 0,2 pour cent de Canadiens de souche, et 0,8 pour cent d’Australiens âgés d’un an. DGreenhawt affirme que des éléments probants donnent à penser que ces chiffres sont en hausse.

Les allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame ont certains points en commun, y compris le fait qu’ils sont tous des allergènes d’origine végétale ayant une structure semblable. Ces allergies causent également des problèmes potentiels de réactivité et de sensibilité croisées chez les personnes allergiques. Ces aliments sont tout de même des espèces distinctes; les arachides appartiennent à la famille des légumineuses, le sésame provient de la famille des graines, et la plupart des noix sont des drupes (fruit dont la chair entoure un noyau qui renferme une graine). DGreenhawt note que bon nombre d’allergologues ont l’habitude de traiter les arachides, les noix et les graines (y compris les graines de sésame) comme étant tous des aliments à éviter, compte tenu de la confusion à les reconnaître visuellement et à en comprendre la biologie de base. En conséquence, la plupart des allergologues estiment qu’il vaut mieux demander aux personnes sensibles d’éviter toutes les menaces potentielles que de les mettre à risque de consommer l’un ou l’autre de ces aliments. DGreenhawt souligne toutefois que peu de données tendent à indiquer qu’une réactivité croisée se manifestera réellement en tant que réaction allergique chez la personne sensible qui n’a jamais mangé l’un de ces aliments. DGreenhawt conclut que cela pourrait donner lieu à un évitement et à des demandes d’accommodements inutiles dans des lieux publics du fait que [traduction] « l’enfant est traité comme s’il était cliniquement allergique même s’il n’a jamais ingéré l’aliment en question ».

DGreenhawt note qu’il est difficile de déterminer avec précision si l’incidence des réactions allergiques aux arachides, aux noix et aux graines de sésame a augmenté. Même si le terme « épidémique » est souvent utilisé pour caractériser les allergies – et peu de spécialistes en la matière rejetteraient le terme devant l’intérêt public et la grande quantité de références et de rapports publics sur les allergies aux arachides – certains milieux ont fait valoir que le discours sur l’épidémie d’allergies aux arachides prêtait à confusion, et que les arguments pour s’en convaincre étaient circulaires et fondés sur eux-mêmes. Il est difficile de mesurer l’augmentation des incidents devant le manque de ressources financières et en personnel pour réaliser des études. De plus, certaines études utilisent des méthodes moins fiables, par exemple au moyen d’une collecte de données approximatives ou volontaires, d’où la difficulté à fournir des renseignements exacts pour expliquer des tendances à long terme concernant les taux d’allergies alimentaires. On constate surtout le manque d’études de provocation (une forme d’essai clinique où les participants sont exposés soit à une substance, soit à une « chose » qui semble provoquer une réaction) pour vérifier l’augmentation potentielle des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame, car en comparaison, elles coûtent cher et sont difficiles à réaliser.

Section II : Exposition, dans des lieux publics, à des arachides, à des noix et à des graines de sésame, et risque de réaction par inhalation d’allergènes ou par contact direct avec des allergènes

DGreenhawt fait état de l’inquiétude généralisée, surtout parmi les personnes ayant des allergies alimentaires, selon laquelle les personnes allergiques aux arachides, aux noix et aux graines de sésame seraient vulnérables en cas d’exposition à des résidus ou à des huiles qui se retrouveraient sur des surfaces communes, ou si elles inhalaient ces substances. On s’inquiète surtout de l’exposition à la poussière/aux fragments d’écales d’arachides, au beurre d’arachide et à d’autres produits qui pourraient avoir été en contact avec des arachides, tandis que les données sur les noix et les graines de sésame ne sont pas aussi bien étudiées.

L’exposition par inhalation est en général perçue comme étant une importante voie d’exposition potentielle. Toutefois, malgré quelques études expérimentales dans lesquelles il est conclu que des précautions nécessaires devraient être prises pour éviter l’exposition par inhalation, les données concrètes ont toujours démontré les réalités suivantes : a) la poussière d’arachide ne s’aérosolise pas; b) les vapeurs de beurre d’arachide ne renferment aucune protéine; et c) il est possible de faire disparaître complètement les résidus allergéniques des surfaces et, en outre, un contact cutané occasionnel avec l’allergène pourrait tout au plus provoquer une irritation locale.

DGreenhawt conclut que le risque de réaction attribuable à une exposition dans un lieu public est faible, sauf en cas d’ingestion. Il cite une étude réalisée en 2004 dans laquelle on simulait une exposition par inhalation de vapeurs de beurre d’arachide et par contact cutané avec du beurre d’arachide se trouvant sur des sources publiques, de manière à recréer un milieu scolaire. Les 29 participants de l’étude avaient ce qui était considéré comme étant des allergies graves aux arachides. La partie de l’étude portant sur l’inhalation a été effectuée avec trois onces de beurre d’arachide (et du beurre de soya pour les essais placebos), qu’on approchait à 12 pouces du nez des participants. On leur demandait de respirer normalement. La partie de l’étude sur l’exposition par contact cutané a été effectuée avec 0,2 ml de beurre d’arachide posé directement sur la peau pendant une minute. Aucun des 29 sujets de l’étude n’a eu de réaction allergique systémique à l’exposition par inhalation ou par contact cutané, ni de symptôme respiratoire. Le contact dermique a provoqué un érythème localisé chez trois sujets (rougeurs sur la peau ou irritation des muqueuses), qui pourrait être attribuable aux propriétés acides et irritantes des beurres par application topique, et cinq sujets ont développé un prurit local (démangeaison de la peau). Il a été conclu dans l’étude qu’une personne allergique qui sent du beurre d’arachide ou qui en touche à l’occasion dans l’environnement n’aura fort probablement pas de réaction ni de symptôme généralisé, déboulonnant ainsi le mythe selon lequel de telles expositions sont un danger potentiel dans les lieux publics.

Y a-t-il un risque d’exposition à des allergènes sur des surfaces communes ou par inhalation?

Une étude semblable, aussi réalisée en 2004, portait sur d’autres facteurs associés à la possible exposition occasionnelle à des allergènes d’arachide dans l’environnement. L’étude portait sur les effets de l’exposition à de la poussière d’écales d’arachides et à du beurre d’arachide, et des mesures d’atténuation des allergènes dans l’environnement (c.-à-d. nettoyage). L’objectif principal était de vérifier si une mince couche de 5 ml de beurre d’arachide pouvait être complètement nettoyée de surfaces comme des tables, des comptoirs, des bureaux et des fontaines, mais aussi sur les mains des participants. On tentait également de provoquer une circulation de poussière pour simuler l’exposition par inhalation à de potentiels allergènes d’arachide.

Les auteurs de l’étude ont constaté qu’avec du savon à vaisselle standard, on ne parvenait pas à enlever les particules allergènes du beurre d’arachide qui avait été étendu sur des tables, mais qu’on y arrivait avec des produits nettoyants commerciaux. Quant au nettoyage des mains, avec de l’eau ou des désinfectants pour les mains à base de gel d’alcool éthylique, on ne parvenait pas à enlever les particules allergènes du beurre d’arachide, mais qu’on y arrivait avec certaines lingettes humides et certains savons liquides ou en barre.

Finalement, il a été noté dans l’étude qu’en ce qui a trait à la circulation des particules de poussière, les auteurs ont été incapables de détecter des particules allergènes dans l’air dans les filtres que les sujets portaient au cou, après avoir écalé 15 sacs d’arachides entières et avoir marché dessus dans une petite pièce, avec et sans ventilation.

DGreenhawt note que les données de l’étude montrent, d’une part, que les allergènes d’arachides peuvent être efficacement nettoyés de la peau ou des surfaces communes avec différents produits nettoyants, et que, d’autre part, comme l’équipe n’a pas détecté d’allergène dans l’air, le risque d’exposition à des particules dans l’air est extrêmement faible.

Quels sont les risques de propagation d’arachides dans l’environnement, l’efficacité du nettoyage à réduire ces niveaux, et la prévalence biologique d’une telle exposition?

Une étude intitulée « Learning Early About Peanut » menée au Royaume-Uni en 2015 portait sur les effets de la présentation délibérée d’arachides à des enfants considérés comme étant à risque de développer une allergie aux arachides à différents âges; plus particulièrement, l’exposition précoce à 4 et à 11 mois versus l’exposition repoussée délibérément à l’âge de 5 ans. On a examiné les résidus d’arachides dans la résidence des 45 participants de l’étude après leur avoir demandé de ne pas laver leurs draps de lit ni passer l’aspirateur pendant cinq jours. Les examinateurs ont recueilli des niveaux d’arachides provenant d’échantillons de poussière et ont nettoyé avec des lingettes des surfaces se trouvant aux endroits de la maison où des arachides avaient été consommées. Des résidus d’arachides ont été trouvés dans plusieurs aires parmi les plus occupées de la maison, et des traces de résidus d’arachides ont été trouvées sur les échantillons recueillis sur les lingettes qui avaient été passées sur des surfaces comme les poignées de lave-vaisselle, une table, des robinets, et des barreaux de lit d’enfant. Les échantillons de poussière renfermaient des niveaux plus élevés d’allergènes d’arachides que les échantillons récupérés avec les lingettes, ce que DGreenhawt considère normal du fait qu’on a demandé aux familles de ne pas passer l’aspirateur dans la maison. On a étendu une mince couche de beurre d’arachide sur certains types de surfaces, comme des laminés et du bois, qu’on a par la suite nettoyé avec un produit nettoyant commercial. Des niveaux faibles, mais identifiables d’allergènes d’arachides subsistaient sur ces surfaces, tandis que des niveaux presque imperceptibles d’allergènes subsistaient sur les surfaces en granite.

Deux autres voies d’exposition ont été explorées dans cette même étude : niveaux d’allergènes dans l’air et niveaux dans la salive après consommation d’arachides. Les niveaux de protéines d’arachides dans l’air ont été mesurés au moyen d’un échantillonneur sensible aux particules aériennes, tandis qu’une sonde a été utilisée pour mesurer les particules d’arachides sur diverses sources, comme sur un pot de beurre d’arachide, un poêlon dans lequel cuisait une sauce satay à base d’arachides, et sur un participant. Il a été conclu dans l’étude que chaque fois, sauf pendant qu’on retirait l’écale de l’arachide, il n’y avait aucune trace d’arachide détectable au-dessus de la limite inférieure de la « quantification de l’essai » (c.-à-d., limite de détection). Aucun niveau résiduel n’a été détecté après qu’on avait fini d’écaler les arachides, mais des traces ont été détectées dans la salive, six heures après la consommation et le rinçage de la bouche.

DGreenhawt note que même s’il y a eu des traces de résidus d’arachides après le nettoyage des surfaces, rien ne prouve que les niveaux résiduels détectés auraient été assez importants pour déclencher une réaction. Concernant la possibilité d’aérosolisation, DGreenhawt souligne que les auteurs de l’étude ont conclu que l’arachide ne s’aérosolisait pas, outre pendant le bref moment de la propulsion provoquée lorsque l’arachide est écalée, et que les résidus retombaient rapidement.

DGreenhawt conclut que l’étude a réussi à prouver de manière définitive que les arachides ne se propagent pas aisément dans l’environnement et qu’elles sont faciles à nettoyer des surfaces. DGreenhawt est d’avis que, même sans une étude spécifique, cela implique que les produits d’arachides ingérés dans un environnement comme celui d’une cabine d’aéronef pourraient être détectés sur un plateau, sur des surfaces communes, sur le siège et sur le plancher des cabines s’ils n’ont pas été nettoyés, mais que la probabilité de propagation de la poussière d’arachides dans l’air (« comme un nuage qui pourrait être inhalé ») est très faible et que les particules tombent rapidement sur la surface en dessous de l’endroit où les arachides ont été consommées. 

Quelle preuve soutient un seuil d’ingestion au-dessus duquel une réaction serait probable?

DGreenhawt définit un seuil d’ingestion au-dessus duquel une réaction serait probable comme étant [traduction] « le niveau d’exposition à un allergène qui serait toléré par une personne vulnérable avant le déclenchement d’une réaction allergique ». DGreenhawt explique qu’il est difficile d’obtenir des données scientifiques qui permettraient de déterminer un seuil, et que la démarche est quelque peu controversée, du moins d’un point de vue éthique, puisque pour obtenir de telles données, il faut essentiellement mettre les gens allergiques à risque d’exposition.

L’inquiétude selon laquelle le risque minimal est encore trop grand met un frein aux recherches qui permettraient d’établir un seuil. Par exemple, le groupe consultatif américain Food Allergy Research and Education qui se penche sur les allergies alimentaires a réalisé un sondage en 2013 auprès de plus de 3000 répondants, révélant que si un produit portait une étiquette indiquant « peut contenir » ou avait été fabriqué sur de l’équipement partagé (en référence à l’allergène alimentaire particulier de leur enfant), 82,9 pour cent n’étaient pas certains s’ils achèteraient le produit pour leur enfant, même si on leur avait dit qu’il était absolument sécuritaire, tandis que 93 pour cent des répondants ont dit qu’ils n’achèteraient tout simplement pas le produit, même en cas de symptômes minimes après ingestion.

DGreenhawt croit qu’une exposition à des traces d’allergènes sera souvent sans conséquence, ce qui prouve que certains patients tolèrent une faible exposition à ce qui leur cause des allergies. Dans des études menées aux États--Unis d'Amérique et au Royaume-Uni entre 2008 et 2010, on conclut qu’en réalité, les possibilités de contamination dans les produits commerciaux sont vastes, et sont de l’ordre de 3 à 15 000 parties par million dans certains produits, c.-à-d. des quantités minimes.

Des recherches ont été effectuées pour explorer les seuils potentiels visant les allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame. DGreenhawt fait référence à deux études européennes menées en 2013 pour déterminer ce qu’on appelle une « dose de référence » qui permettrait d’établir un seuil de la population générale vulnérable à ces allergènes. Dans la première étude, les sujets d’essai devaient ingérer des doses d’arachides (1,56 mg), de noix de cajou (7,41 mg), et de noisettes (0,29 mg). Des symptômes subjectifs ont été observés à 0,14 mg, à 0,32 mg et à 0,05 mg d’un allergène ingéré, démontrant la difficulté à définir les symptômes réels et les symptômes perçus. La deuxième étude a permis de noter une dose de référence de 1,95 mg pour les allergènes d’arachides. Une troisième étude européenne menée en 2015 a permis de noter des symptômes d’allergies aux arachides à 2,8 mg d’allergènes d’arachides ingérés, et à 8,5 mg de noisettes ingérées, même si des symptômes subjectifs ont été observés à des niveaux beaucoup plus bas. DGreenhawt conclut que cela signifie probablement qu’il existe un seuil d’effet à l’exposition aux allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame, mais que d’autres facteurs, comme des symptômes environnementaux ou subjectifs, joueront un rôle dans la façon dont on le détermine.

DGreenhawt s’est également penché sur la façon dont les données concernant le seuil pouvaient être comparées à des données tirées des expériences susmentionnées de nettoyage et d’exposition à différents environnements, afin de vérifier si les limites détectables après le nettoyage pouvaient poser un risque. DGreenhawt a conclu que les quantités résiduelles récupérées sur des surfaces laminées ou de bois après le nettoyage avec un détergent (ou un produit semblable), ou le contact avec la salive après l’ingestion d’arachides, ne provoqueraient fort probablement pas de symptômes objectifs chez la grande majorité de patients.

Section III : Prendre l’avion en étant allergique aux arachides/noix/graines de sésame, et stratégies d’atténuation des risques

Peu de données indiquent avec précision l’incidence ou la prévalence des allergies alimentaires aux arachides, aux noix et aux graines de sésame dans les transports aériens, car la plupart des incidents signalés sont presque exclusivement subjectifs et volontaires ou indirects, contrairement aux événements médicaux documentés. Il est difficile de valider ces rapports, vu le taux élevé d’incidents prétendus par inhalation ou par contact, qu’on estime controversés en raison du manque de données prouvant que ces voies d’exposition seraient susceptibles de déclencher une réaction allergique.

Une étude menée en 1999 et basée sur des données du National Registry of Peanut and Tree Nut Allergy des É.-U. portait sur les réactions allergiques aux arachides à bord d’aéronefs. Il y était indiqué qu’environ 10 personnes sur 14 ont signalé une réaction allergique pendant le vol après qu’au moins 25 passagers à bord avaient reçu des arachides comme collation. Deux autres passagers ont attribué leur réaction à des émanations résiduelles provenant des arachides servies à bord d’un vol précédent, et des études de cas suivantes ont révélé une recrudescence des incidents signalés liés à une exposition par inhalation.

DGreenhawt note qu’aucune étude ne soutenait la théorie selon laquelle la poussière contenant l’allergène d’arachide s’aérosolise ou pose un danger à la personne allergique qui respire l’air. DGreenhawt note également qu’il n’y a pas d’étude de provocation par inhalation nasale ou orale directe qui aurait démontré que l’exposition des muqueuses nasopharyngées ou oropharyngées pouvait déclencher une réaction allergique. Les recherches dans ce domaine sont limitées, et une tentative en 1999 visant à bannir les arachides à bord des aéronefs commerciaux aux États-Unis d'Amérique a rencontré de la résistance lorsque le Congrès américain a adopté une loi qui interdisait le financement gouvernemental pour aider les transporteurs à fournir des accommodements aux passagers allergiques aux arachides. Le Congrès américain a précisé qu’aucun fond ne serait consacré à la recherche sur les réactions allergiques en vol tant qu’une étude scientifique examinée par les pairs ne démontrerait pas que la circulation d’allergènes d’arachides est détectable et nuisible aux personnes allergiques.

En 2011, en réponse à une résurgence de l’intérêt public à ce que soit créée une politique aérienne officielle lors du renouvellement du financement de la Federal Aviation Administration, le département des Transports des É.-U. a répété qu’il ne rouvrirait pas cette loi et ne s’impliquerait pas dans le dossier des arachides dans les transports aériens.

Caractéristiques des réactions en vol signalées

DGreenhawt note qu’il y a quatre études portant sur les réactions en vol aux arachides, aux noix et aux graines de sésame, et qu’elles ont toutes été réalisées de la même façon, soit au moyen de sondages volontaires. Les études ont porté sur 749 réactions en vol, dont la plus récente incluait des événements survenus au Canada, en Europe, en Australie et en Asie, en plus de ceux survenus aux États-Unis d'Amérique. Les quatre études renfermaient de nombreuses similarités du point de vue des incidents mettant en cause des arachides, des événements liés à l’inhalation d’allergènes, du taux élevé d’événements entraînant des symptômes semblables à ceux de l’anaphylaxie, de la mauvaise utilisation d’épinéphrine pour traiter la réaction, et du peu d’aide de la part de l’équipage de conduite à partir du moment où il faut administrer un traitement et l’avertir qu’une réaction s’est produite. Il est important de noter que dans un tiers des cas, on a signalé des symptômes semblables à l’anaphylaxie; or, seulement 10 à 15 pour cent des personnes ont reçu un traitement d’épinéphrine.

Atténuation des risques et accommodement des passagers

La plus récente des quatre études menées en 2013 par une équipe de médecins et d’universitaires dirigée par DGreenhawt portait sur les facteurs de risque associés aux réactions allergiques et les mesures d’atténuation qui auraient pu être prises à titre préventif. Plus de 3 276 répondants ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame, de 11 pays différents, ont participé à cette étude, dont certains avaient voyagé par avion, mais n’avaient pas eu de réaction. La corrélation entre les passagers qui ont eu des réactions et ceux qui n’en ont pas eu a révélé que certains passagers avaient demandé différentes formes de mesures d’accommodement :

  • aménager une zone tampon (la grandeur de la zone tampon n’a pas été officiellement définie)
  • faire une annonce aux passagers leur interdisant de manger des arachides ou des noix ou des aliments en renfermant
  • demander des repas sans arachides/sans noix
  • nettoyer la table-plateau
  • apporter leur propre nourriture
  • éviter d’utiliser des oreillers et des couvertures fournies par la compagnie aérienne.

L’étude a été menée par voie de sondages volontaires, de sorte que même devant des rectifications statistiques prudentes, on ne sait pas vraiment si le faible taux de réaction parmi certains passagers est directement attribuable aux mesures d’accommodement demandées indiquées ci-dessus. DGreenhawt a expliqué que les auteurs de l’étude ont pris la peine d’indiquer que les associations notées étaient celles entre le rapport concernant une demande d’accommodement précise/un comportement et le rapport sur l’absence de réactions en vol, de sorte qu’il était impossible de vérifier si : a) l’accommodement avait réellement été accordé ou si b) l’accommodement accordé, le cas échéant, avait influencé le résultat contre la faible probabilité statistique qu’une réaction se produise en vol. Selon DGreenhawt, outre cette étude, il n’y en a pas d’autres sur des accommodements ou des stratégies d’atténuation des risques.

Dans le monde, peu de transporteurs aériens ont adopté des politiques visant à fournir des accommodements aux passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame. Pour les quelques transporteurs qui offrent des accommodements, aucune étude n’a été menée pour en connaître l’efficacité. Certaines compagnies aériennes ont volontairement décidé de ne pas distribuer en vol des produits contenant des arachides ou des noix, mais cette pratique a changé au cours des quelque 15 dernières années. Selon DGreenhawt, de nombreuses compagnies aériennes ont choisi d’éviter les restrictions fermes; elles demanderont plutôt aux passagers de ne pas consommer d’arachides, de noix ou d’aliments en renfermant, et elles-mêmes n’en distribueront pas, mais seulement si un passager en fait la demande. Certains transporteurs vont également prévoir des zones tampons, mais cet accommodement n’est pas obligatoire à l’extérieur du Canada et est utilisé de façon différente et volontaire par quelques transporteurs américains, sur demande. Quant au niveau de preuve en faveur d’une zone tampon, DGreenhawt note qu’on ne sait pas sur quelles données l’Office s’est appuyé pour ordonner cette stratégie d’atténuation des risques dans la Décision sur les allergies, non plus quels étaient, avant l’ordonnance, les risques de réactions aux arachides pendant le vol ni leur gravité. DGreenhawt note également que depuis la décision de l’Office, aucune étude n’a été menée pour déterminer l’efficacité des zones tampons et leurs conséquences, ou encore pour savoir si le nombre d’événements liés aux allergies avait diminué.

Section IV : Débit d’air dans les cabines pressurisées, et preuves de l’efficacité potentielle des zones tampons et des restrictions visant les allergènes
Qualité et débit de l’air dans les cabines pressurisées des aéronefs

Les cabines des aéronefs sont pressurisées pour compenser la baisse de la quantité d’oxygène disponible pour les passagers en hautes altitudes. L’air dans la cabine est recyclé et habituellement mélangé à de l’air frais, qui entre dans l’aéronef en mouvement à partir de la prise d’air des turbines des moteurs, et se retrouve ensuite dans le système de ventilation. À partir du système de ventilation, l’air circule de manière transversale et se répartit sur la largeur du fuselage d’un côté à l’autre, avec une circulation laminaire (sans interruption, en douceur) et descendante, en provenance des deux côtés de l’aéronef, où l’air pénètre au-dessus de la tête des passagers lorsqu’ils sont assis. L’air sortira ensuite par les trappes d’aération du plancher, afin de préserver une répartition délibérée d’une section à l’autre et de limiter la circulation longitudinale d’en avant en arrière de la cabine. Le circuit qu’emprunte l’air limite la propagation des particules infectieuses.

Les filtres HEPA, qui sont utilisés dans la plupart des aéronefs commerciaux, éliminent jusqu’à 99,9 pour cent des particules d’une limite inférieure à 0,3 micron. La plupart des aéronefs commerciaux utilisent environ 50 pour cent d’air recyclé, qui traverse les filtres HEPA. Le Canada n’a pas de norme en matière de ventilation pour les aéronefs commerciaux ni d’exigences concernant les filtres HEPA.

Il a été démontré que le mouvement des passagers à bord des aéronefs modifie la façon dont l’air circule dans une cabine pressurisée. Les corps qui se déplacent dans l’allée vont créer un débit d’air descendant derrière eux (semblable à la vague derrière le bateau), à la hauteur du torse, qui pousse encore plus vers le bas l’air naturellement descendant qui provient du système de ventilation. Une étude sur le potentiel de propagation des maladies infectieuses à bord des aéronefs (plus particulièrement, en réaction à l’éclosion, en 2003, du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) parmi les passagers d’un vol en provenance de la Chine) a révélé que le mouvement des personnes dans l’allée (comme ce que fait normalement l’équipage) avait d’importants effets localisés qui empêchaient en quelque sorte les particules respiratoires de se mouvoir d’un côté à l’autre de la cabine. Un tel mouvement pourrait accentuer le mouvement longitudinal des particules, car on pense que le mouvement en soi pourrait faire augmenter les risques d’infection de 1 à 2 pour cent, chiffre qui, lorsqu’on explore les voies potentielles de propagation du SRAS à bord des aéronefs, ne semblait pas très élevé. DGreenhawt a fait valoir que cette étude particulière mérite qu’on s’y attarde, car il s’agit de l’approximation la plus réaliste de la façon dont d’autres agents potentiellement aérosolisés (dont les allergènes alimentaires comme les arachides, les noix et les graines de sésame), pourraient réagir dans la cabine pressurisée d’un avion. Toutefois, DGreenhawt insiste sur le fait que les particules d’allergènes alimentaires seraient beaucoup plus grosses, de sorte qu’on ne sait pas clairement dans quelle mesure ce modèle conviendrait pour tirer des conclusions sur l’aérosolisation des allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame.

Zone tampon contre les allergènes comme stratégie précise d’atténuation des risques

Les zones tampons servent habituellement à minimiser les risques d’exposition à des particules d’arachides (ou autres allergènes) dans l’air autour d’un espace artificiellement construit. En général, la zone est constituée d’une à trois rangées à l’avant et à l’arrière du siège du passager allergique, et peut s’étendre des deux côtés de l’aéronef et dans les allées autour d’une rangée en particulier.

DGreenhawt estime que certaines faiblesses pourraient plomber la politique sur les zones tampons. D’abord, l’absence de données prouvant de façon irréfutable que des allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame peuvent se promener dans l’air; deuxièmement, les zones tampons restent du domaine de l’hypothèse et n’ont pas été testées scientifiquement, c.-à-d. un accommodement sans données empiriques. DGreenhawt indique qu’en théorie, cela pourrait soulever de nombreuses contestations d’un point de vue logique et scientifique, donnant à penser que cette stratégie serait fort probablement une mesure de confort et un accommodement psychologique plutôt que physiologique. Aucune étude n’a prouvé l’efficacité clinique d’une zone tampon, ni montré si d’autres techniques d’atténuation des risques (par exemple ne pas distribuer de produits renfermant des allergènes, nettoyer l’espace personnel, ou faire une rotation entre plusieurs stratégies, etc.) pourraient être aussi efficaces. Il n’y a pas non plus de données suggérant la taille ou l’emplacement optimal d’une zone tampon pour obtenir un effet maximal.

Les facteurs de circulation de l’air donnent à penser que l’air circule selon un arc transversal et non longitudinal dans la cabine, et passe au-dessus de la tête des passagers assis, se dirige vers le milieu de l’allée puis de façon descendante vers les pieds, de sorte qu’on ne peut pas déterminer avec certitude le niveau d’exposition, s’il y a lieu. Même si une zone tampon était créée, en théorie, le passager devra probablement traverser la zone tampon pour aller vers des endroits non protégés (p. ex., pour aller à la salle de bain, ou embarquer/débarquer), ce qui détruirait assurément l’objectif de l’isolation partielle.

Pour un maximum d’efficacité, il faudrait établir quotidiennement une zone tampon qui resterait fonctionnelle, exactement au même endroit, pour chacun des vols de cet aéronef. Au cours des vols de la journée et des cycles de nettoyage de la cabine, il se pourrait que cette pratique crée un environnement stérile pour cette zone protégée. Toutefois, DGreenhawt note qu’on ne sait pas si de telles dispositions sont réellement prises ou si les sièges de la zone sont déplacés à l’endroit où est assis le passager qui demande l’accommodement, de sorte qu’on ne sait pas non plus vraiment quelle approche serait la plus efficace. Selon DGreenhawt, aucune étude publiée ne décrit l’endroit optimal où aménager une zone tampon, qui pourrait changer selon le type d’aéronef utilisé.

Un autre facteur à considérer est l’efficacité des différentes pratiques de nettoyage des transporteurs aériens, car il pourrait y avoir un effet bénéfique ou nuisible entre le niveau de nettoyage des surfaces et les autres accommodements. Même en établissant une zone tampon, si un espace non protégé est contaminé par des traces de particules d’arachides, de noix ou de graines de sésame, il se pourrait qu’un passager qui traverse l’espace contaminé soit accidentellement en contact avec une surface contaminée (par exemple en touchant la poignée de la porte de la salle de bain, ou les sièges/accoudoirs) et introduise le contaminant dans la zone tampon, rendant tout le processus inutile.

DGreenhawt conclut qu’il est [traduction] « difficile de déterminer avec exactitude la nécessité médicale, la faisabilité conceptuelle et l’efficacité technique d’une zone tampon ou l’obligation d’Air Canada d’aménager une zone tampon ». DGreenhawt recommande de tester l’efficacité de la zone tampon imposée à Air Canada, et que si elle s’avère, qu’on fasse d’autres tests pour l’optimiser, c.-à-d. déterminer où dans un aéronef la zone fonctionnerait le mieux, combien de sièges/rangées seraient nécessaires, et quelles autres stratégies pourraient optimiser l’efficacité de la zone tampon. Mais pour l’heure, compte tenu des dynamiques de la circulation de l’air dans la cabine, de l’absence de preuves de l’aérosolisation des arachides, et de la preuve que le nettoyage des surfaces constitue une mesure d’atténuation très efficace, DGreenhawt encourage fortement que l’obligation soit réévaluée afin d’en prouver la nécessité [traduction] « qui, compte tenu des preuves actuelles, serait fortement remise en question ».

Finalement, DGreenhawt recommande que, s’il s’avère qu’une zone tampon ne fournit aucune protection, l’obligation imposée à Air Canada soit abandonnée afin de ne pas fournir un faux sentiment de sécurité.

Recommandations de gestion et de traitement optimaux en cas de réaction allergique en vol

Les réactions allergiques sont de graves événements médicaux qui doivent être traités rapidement et correctement. Certaines preuves semblent indiquer que les réactions sont souvent mal reconnues et souvent traitées inadéquatement (p. ex., l’épinéphrine qui n’est pas administrée ou administrée après un délai important). Les réactions allergiques en vol sont plus problématiques, car l’accès à un traitement ou à des médicaments appropriés n’est pas aisé. Même si les transporteurs aériens du Canada et des États-Unis d'Amérique sont tenus par la loi d’avoir des trousses médicales à bord, les équipages de conduite ne sont pas des techniciens formés en urgence médicale et il n’y a pas toujours un médecin qualifié à bord qui pourrait traiter un problème potentiel. Il est donc essentiel que l’équipage de conduite soit en mesure de bien reconnaître les signes et les symptômes d’une réaction allergique et de fournir rapidement le traitement approprié à la réaction, surtout en sachant que, peu importe la marge d’erreur qui existe quand on est au sol, cette marge de manœuvre est encore plus réduite en vol.

Il est tout aussi essentiel que le passager ayant une allergie soit prêt à reconnaître et à gérer lui-même une réaction qu’il pourrait avoir, mais aussi que l’équipage soit capable de reconnaître une réaction, de prêter assistance et de faciliter le traitement. On recommande aussi fortement que les passagers donnent un préavis au personnel de bord concernant leur allergie (c.-à-d. avant d’embarquer dans l’aéronef).

Même avec de telles mesures, des preuves semblent indiquer que l’équipage de conduite participerait peu durant une réaction allergique et que les passagers qui ont une réaction allergique n’en informent pas toujours rapidement les membres d’équipage. On semble peu porté à utiliser de l’épinéphrine comme traitement, même lorsque les symptômes ressemblant à ceux de l’anaphylaxie persistent. Dans l’étude de 2013 de DGreenhawt, il était indiqué que presque tous les passagers ayant signalé des réactions avaient leur propre épinéphrine autoinjectable, et on avait dressé un modèle des facteurs associés à l’utilisation de l’épinéphrine, par exemple signaler des symptômes cardio-vasculaires et avoir à sa disposition une source d’épinéphrine personnelle. Il a également été noté dans les quatre études susmentionnées que la majorité des réactions (y compris les réactions graves) avaient été traitées avec de la diphenhydramine (un antihistaminique) comme médicament de première ligne, et que l’épinéphrine n’était pas souvent administrée même si elle est facile d’accès (auprès du passager et dans les trousses médicales des aéronefs).

Contenu recommandé des trousses médicales

C’est le gouvernement fédéral qui dresse les exigences visant les trousses médicales. Dans le cas du Canada, Transports Canada établit les règles sur les trousses médicales d’urgence de bord, conformément au Règlement de l’aviation canadien, DORS/96-433. L’accès aux trousses est admis seulement selon les directives d’un médecin (à bord ou par « télémédecine », un lien de communication air-sol avec un médecin). La majorité des trousses médicales de bord renferment des ampoules d’épinéphrine, qui nécessitent l’utilisation d’une seringue et d’une aiguille, en quantité suffisante pour traiter une réaction allergique. La plupart des trousses doivent également renfermer de la diphenhydramine, un produit salin en cas d’enflures hémodynamiques en cas de choc, et un bronchodilatateur. Selon DGreenhawt, la trousse renferme tous les articles nécessaires pour commencer un traitement en cas de réactions allergiques, y compris une réaction grave avec choc et, dans la plupart des cas, il y a tout ce qu’il faut pour traiter et régler la réaction.

Une campagne récente aux États-Unis d'Amérique a amené le Congrès à parrainer un projet de loi (loi sur l’accès des compagnies aériennes à l’épinéphrine d’urgence, article 1972, présentée au Sénat américain en août 2015), en vue d’exiger que les transporteurs aériens américains transportent des stocks d’autoinjecteurs d’épinéphrine plutôt que des aiguilles, des fioles et des seringues d’épinéphrine.

Inquiétude particulière de voyageurs aériens qui ont une réaction allergique 

Des études ont montré qu’en raison de la quantité réduite d’oxygène à des altitudes de croisière, des passagers connaissaient des épisodes d’hypoxie relative faible (les tissus ne reçoivent pas suffisamment d’oxygène), car la partie de l’oxygène qui est inhalée passe de 21 à 15 ou 17 pour cent. Les effets seront plus importants chez les passagers plus âgés et ceux ayant certains types de maladies.

Les passagers ayant des allergies auront probablement une susceptibilité minimale aux effets de la réduction d’oxygène, mais on ne sait pas avec certitude quels pourraient être les effets de la réduction de l’oxygène durant une réaction allergique assortie à des symptômes respiratoires. Il n’y a pas d’études qui permettraient de valider ou d’invalider le risque; toutefois, DGreenhawt note que les aéronefs transportent de l’oxygène supplémentaire, ce qui pourrait être utile dans ces situations.

Les urgences médicales en vol, même s’il est difficile de le traiter, sont essentiellement gérées de la même façon que les urgences au sol. Le passager ayant une réaction allergique devrait être évalué le plus tôt possible afin de déterminer l’étendue des symptômes, à moins que le passager soit capable de les décrire lui-même. Des groupes de pression en matière d’allergies font valoir que l’épinéphrine devrait être administrée d’entrée de jeu, tandis que d’autres groupes avancent que cela pourrait ne pas être nécessaire, car ce ne sont pas toutes les réactions allergiques qui entraînent une anaphylaxie ou qui nécessitent la prise d’épinéphrine. DGreenhawt est d’avis que l’épinéphrine devrait être administrée comme médicament de première ligne en présence de symptômes respiratoires ou cardio-vasculaires, ou s’il est évident que deux systèmes organiques ou plus sont impliqués.

On recommande habituellement aux passagers qu’après l’atterrissage du vol, ils demandent une consultation médicale, car les symptômes découlant d’une réaction allergique peuvent réapparaître 36 heures après une réaction, même si moins de 20 pour cent des personnes ayant une réaction allergique doivent recevoir une deuxième dose d’épinéphrine.

Il existe diverses pratiques pour prescrire l’épinéphrine aux personnes ayant des allergies. Certains professionnels de la santé ne prescrirons pas d’épinéphrine autoinjectable s’il n’y a pas d’antécédents de réactions graves. La décision de prescrire ou de ne pas prescrire de l’épinéphrine revient au professionnel de la santé, que ce soit un allergologue, un médecin généraliste ou un auxiliaire médical. Dans d’autres cas, certains patients ayant des allergies alimentaires légères recevront une prescription d’autoinjecteur d’épinéphrine avec l’instruction de s’administrer une dose même en cas de soupçon d’ingestion d’allergènes et en l’absence de symptômes, ou lorsque les symptômes sont légers.

Il faudrait considérer davantage la façon dont les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame se préparent avant leur voyage en avion. Certains pourraient se faire dire par leurs professionnels de la santé d’amener avec eux à bord les médicaments qui leur sont prescrits, tandis que d’autres pourraient ne pas recevoir cette instruction, ou pourraient oublier. Il reste que certains passagers pourraient recevoir d’autres informations, par exemple comment nettoyer l’espace entourant leur propre siège avant le vol, demander d’interdire la distribution d’arachides, faire aménager des zones tampons, interdire les noix à bord des vols, etc. D’autres passagers pourraient ne pas recevoir d’informations supplémentaires.

Selon DGreenhawt, les éléments suivants seraient en général recommandés à titre de mesures raisonnables pour traiter des réactions en vol :

  1. Avertir rapidement l’équipage de conduite qu’une réaction est en train de se produire, peu importe sa gravité.
  2. Avertir le capitaine, après qu’un membre d’équipage a évalué la situation, compte tenu de la possibilité d’avoir à changer l’itinéraire du vol.
  3. Identifier les personnes à bord ayant une formation médicale qui pourraient aider ou donner des instructions sur le traitement, ou activer la procédure de télémédecine au sol pour avoir immédiatement accès à la trousse médicale de bord.
  4. Administrer une dose d’épinéphrine de 1:1000 (0,15 mg pour les passagers pesant jusqu’à 25 kg, et 0,3 mg pour les passagers de plus de 25 kg) en cas de symptômes cardio-vasculaires ou respiratoires, de vomissements, d’urticaire diffuse, ou de symptômes simultanés à deux systèmes organiques ou plus. L’épinéphrine peut être administrée toutes les 5 à 15 minutes si les symptômes persistent. Si deux doses d’épinéphrine ont été administrées, le capitaine devrait fortement envisager de modifier le plan de vol de sorte que le passager puisse être amené à un centre de surveillance et peut-être recevoir un traitement supplémentaire dans un hôpital. Une équipe médicale devrait aller à la rencontre de l’avion à son arrivée.
  5. En présence de symptômes moins graves, il conviendrait d’administrer un antihistaminique (environ 1 mg/kg, qui peut être arrondi à 12,5 mg jusqu’à 10 kg, 25 mg jusqu’à 25 kg, 37,5 mg jusqu’à 25-35 kg et 50 mg de 35 kg ou plus). Si les symptômes persistent ou d’autres symptômes se manifestent, il faut administrer l’épinéphrine selon les instructions ci-dessus.
  6. En plus de toute consultation médicale à bord ou au sol, si la réaction semble avoir été circonscrite, le capitaine peut décider de continuer vers la destination prévue et de ne pas changer d’itinéraire. Le passager devrait être en observation continue afin de vérifier la progression de la réaction pendant le reste du vol, puis être évalué par les services médicaux de l’aéroport à l’arrivée.
  7. Avant le prochain vol, il faudra nettoyer la cabine de cet aéronef en profondeur et réapprovisionner la trousse médicale.

Peu importe les restrictions de services ou les politiques d’attribution des places, DGreenhawt recommande que les équipages de conduite soient formés sur la façon d’identifier les signes de réactions allergiques, de tirer de l’épinéphrine à partir d’une fiole et de l’administrer, et d’utiliser un autoinjecteur d’épinéphrine. Il faudrait fortement envisager de mettre des autoinjecteurs d’épinéphrine dans les trousses médicales de bord, ce qui pourrait grandement simplifier le traitement d’un patient.

3.1.2 Recommandations

DGreenhawt formule plusieurs recommandations clés :

  • Effectuer plus d’études afin de prouver la nécessité médicale des mesures d’accommodement. Malgré une augmentation des réactions en vol, aucune étude réalisée en vol ou à terre ne prouve la circulation potentielle de particules, et aucune étude de contrôle ne prouve directement que des accommodements communs (p. ex., restrictions de services, zones tampons), souvent fournis à des voyageurs ayant des allergies alimentaires, sont efficaces ou nécessaires. DGreenhawt note que ces accommodements pourraient apporter un confort personnel à un passager affecté ou à sa famille, mais pour adopter une politique, il faudra démontrer par davantage de preuves la nécessité médicale d’une telle démarche;
  • Recueillir des données empiriques afin de démontrer que le risque est présent et justifie l’établissement d’une zone tampon, ce qui nécessiterait aussi qu’une étude soit menée pour démontrer que des allergènes d’arachides pourraient être en suspens dans l’air et circuler dans la cabine d’un aéronef;
  • Effectuer un examen empirique de l’endroit et de l’efficacité d’une zone tampon, y compris l’effet du mouvement régulier des passagers et de l’équipage de conduite à l’intérieur et à l’extérieur de la zone tampon. D’autres solutions, comme des mesures personnelles d’atténuation (p. ex., utiliser des lingettes commerciales) devraient aussi être examinées pour déterminer si elles sont efficaces ou même meilleures qu’une zone tampon;
  • Tous les transporteurs aériens canadiens devraient instaurer un programme de formation destiné au personnel de bord afin qu’il puisse reconnaître les signes et les symptômes d’une réaction allergique. Le personnel devrait également recevoir une formation sur le retrait d’épinéphrine à partir d’une fiole et l’injection intramusculaire, mais aussi sur l’utilisation d’un autoinjecteur (EpiPen®). Il devrait y avoir des autoinjecteurs dans la trousse médicale de bord;
  • Si l’Office continue d’exiger qu’Air Canada ait une politique sur les zones tampons, un registre national de réactions en vol devrait être créé afin que l’incidence et l’épidémiologie de ces événements soient mieux comprises et que les passagers en cause soient dirigés vers un allergologue agréé de bord pour savoir comment gérer l’anaphylaxie.

3.2 Potentiel d’exposition à des allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame dans la cabine des aéronefs commerciaux (Conseil national de recherche)

Un groupe multidisciplinaire du CNR ayant une expertise en matière de génie aérospatial, de qualité de l’air interne, de ventilation, de santé environnementale, de sciences de l’exposition, et de biologie a été pressenti pour produire un rapport sur les cas de réaction anaphylactique et asthmatique à bord d’aéronefs de plus de 30 sièges; les allergènes à base de noix et la façon dont ils interagissent dans un environnement intérieur; l’interaction des allergènes à base de noix à l’intérieur de la cabine d’un aéronef (notamment l’efficacité des systèmes de contrôle de la température, de filtration et de circulation de l’air à bord); et le manque de connaissances qu’il faudrait combler à l’avenir.

Afin de réduire la redondance, les questions liées aux allergies déjà abordées dans le résumé précédent du rapport de DGreenhawt, dont les références à des études identiques, ne seront pas répétées ici; le résumé des constatations du rapport du CNR (ci-dessous) porte plutôt sur la circulation et la filtration de l’air.

3.2.1 Constatations

Système de contrôle de la température de l’aéronef

Le système de contrôle de la température ventile l’intérieur de la cabine et du poste de pilotage de l’aéronef. Non seulement le système est essentiel pour l’exploitation de l’aéronef, mais il assure également le confort des passagers et de l’équipage.

Le système de contrôle de la température est en général constitué d’un système d’alimentation en air externe, d’échangeurs thermiques, d’un groupe turbo refroidisseur, et de systèmes de filtration (s’il y a lieu) et de distribution de l’air. Chaque aéronef est unique, de même que son schéma de circulation de l’air, même ceux de mêmes marque et modèle. Les transporteurs aériens canadiens doivent satisfaire aux exigences du Règlement de l’aviation canadien en matière de systèmes de contrôle de la température. Grâce à ces exigences, certains paramètres d’exploitation sont respectés et permettent de préserver la sécurité et l’intégrité de l’aéronef. Il convient de signaler que les systèmes de contrôle de la température, même à bord d’aéronefs de marque et modèle identiques, sont parfois personnalisés pour répondre aux besoins du transporteur aérien.

Il n’y a pas beaucoup de renseignements précis sur les débits de circulation de l’air dans la cabine des aéronefs. Même avec des variables connues, plusieurs facteurs affectent les schémas de circulation de l’air, notamment la configuration de l’aéronef, l’emplacement des bouches d’approvisionnement en air et les conduits de reprise d’air. Même le nombre d’occupants à l’intérieur de l’aéronef affectera, dans une certaine mesure, les débits de circulation de l’air. Le taux de recyclage de l’air de la cabine d’un aéronef peut être calculé, mais il peut varier d’un endroit à l’autre de la cabine.

L’approche permettant de déterminer comment les allergènes se déplacent et interagissent dans la cabine d’un aéronef sera largement influencée par le système de contrôle de la température et la répartition du débit d’air. Aucune publication n’a été trouvée sur la vitesse d’écoulement de l’air dans un aéronef en état de navigabilité, mais certains articles portant sur ces mesures dans des maquettes de cabines d’aéronef ont été pris en note (quoiqu’elles ne représentent pas nécessairement bien les conditions d’une cabine en vol). Bref, il manque de données concrètes sur l’interaction des particules allergènes dans l’environnement d’une cabine d’aéronef.

Classifications des aéronefs

La liste d’exploitants de compagnies aériennes enregistrées auprès de Transports Canada a servi à déterminer quels types d’aéronefs sont exploités au Canada afin de les inclure dans un examen des types de systèmes de filtration d’air, notamment des filtres eux-mêmes, qui sont utilisés en ce moment.

Plus de 40 types d’aéronefs sont exploités au Canada. Par souci de simplification, les concepts des systèmes de contrôle de la température dans ces types d’aéronefs ont été regroupés dans les catégories suivantes :

  • aéronefs gros-porteurs;
  • aéronefs à fuselage étroit;
  • aéronefs de transport régional;
  • aéronefs à pistons.

Les aéronefs gros-porteurs ont deux allées et peuvent compter sept sièges ou plus par rangée. Certains modèles, comme les Airbus A300, peuvent utiliser exclusivement de l’air de l’extérieur, sans recyclage, tandis que d’autres, comme les Boeing 747, utilisent un mélange d’air de l’extérieur et d’air recyclé pour ventiler la cabine.

Les aéronefs à fuselage étroit n’ont qu’une allée et comptent habituellement cinq ou six sièges par rangée. Les Boeing 737 des modèles 100/200 utilisent exclusivement de l’air de l’extérieur, sans recyclage, tandis que les Airbus A320 et d’autres modèles Boeing de cette catégorie utilisent un mélange d’air de l’extérieur et d’air recyclé.

Les aéronefs de transport régional fonctionnent avec des turbopropulseurs ou des turboréacteurs. La plupart de ceux fonctionnant avec des turbopropulseurs utilisent exclusivement ou presque exclusivement de l’air de l’extérieur.

Les aéronefs à pistons, par exemple les Convair CV-240 et les McDonnell-Douglas DC-3, approvisionnent la cabine exclusivement avec de l’air de l’extérieur. Habituellement, ces aéronefs sont plus petits et volent à des altitudes ne dépassant pas 15 000 pieds.

Matériaux à l’intérieur de la cabine

Les types de matériaux à l’intérieur d’un aéronef (p. ex., les revêtements de plancher et de siège et les articles en thermoplastique comme les tables-plateaux) affectent la façon dont les allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame sont libérés dans la cabine.  

Vu la complexité et le caractère unique de chacun de ces matériaux et la façon dont un passager peut interagir avec ces éléments, une fois qu’ils sont contaminés avec des allergènes de noix, ces matériaux peuvent favoriser une exposition indirecte ou servir de réservoirs qui pourraient plus tard libérer des allergènes, par exemple les tapis.

Il est recommandé dans le rapport du CNR que les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix ou aux graines de sésame veillent à nettoyer les surfaces avec lesquelles ils seront en contact direct (p. ex., siège, table-plateau, accoudoir). L’efficacité des méthodes de nettoyage varie; les produits ménagers commerciaux, comme le savon liquide, les pains de savon et les lingettes commerciales sont très efficaces pour retirer toutes les traces de particules d’arachides sur les surfaces et les mains, tandis que les désinfectants pour les mains et l’eau le sont moins. Les surfaces texturées, comme les tapis, le revêtement des sièges et les sangles des ceintures de sécurité sont aussi plus difficiles à nettoyer que les surfaces rigides, et pourraient en effet agir comme réservoirs d’allergènes.

Filtration

On note dans le rapport du CNR le peu de données publiées sur les échantillons d’allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame pris dans l’air dans des lieux intérieurs, et encore moins dans une cabine d’aéronef. La taille d’une particule déterminera largement comment elle est éliminée, car la taille dicte souvent comment une particule se propagera dans un environnement donné. Généralement, après qu’une particule se retrouve dans l’air dans un environnement intérieur, le processus le plus commun pour les retirer sera la filtration.

Dans le rapport du CNR, les principales méthodes de filtration sont l’évacuation, l’accumulation, l’interception, la diffusion, et l’attraction électrostatique. Les petites particules sont généralement captées par diffusion, tandis que les grosses particules sont captées par accumulation ou interception.

Les filtres HEPA sont efficaces pour emprisonner les particules. La plupart des aéronefs modernes sont équipés de filtres de type HEPA capables d’éliminer au moins 99,97 pour cent des particules dans l’air lorsqu’elles se retrouvent dans la boucle de recyclage du système de contrôle de la température. Cela dit, il est noté dans le rapport du CNR qu’on s’attendrait à ce que les particules dans l’air qui renferment des allergènes d’arachides soient efficacement éliminées lors de leur premier passage dans le système de filtration. Il est toutefois noté que dans certains aéronefs, comme dans ceux à turbopropulseurs, aucun filtre n’est installé, donc cette efficacité est perdue.

Il n’y a pas beaucoup d’études sur l’analyse des aéroallergènes d’arachides capturés par les filtres des aéronefs. Le CNR cite une étude réalisée en 1996 qui montrait que les systèmes de filtres dans les circuits de ventilation de deux aéronefs commerciaux, récupérés au moment de leur remplacement annuel, renfermaient des quantités mesurables d’allergènes d’arachides. Il a été conclu dans l’étude que la source la plus probable des allergènes trouvés dans les filtres provenait des arachides servies pendant le vol.

Dépôt d’allergènes sur les surfaces

Le dépôt est le processus par lequel les particules s’accumulent et se déposent sur des surfaces solides. Le taux de dépôt dépend en grande partie de la taille des particules. Les particules aériennes inférieures à 0,1 micron se comportent en général comme des gaz et n’ont pas tendance à se déposer, tandis que le dépôt des particules entre 0,1 et 1 micron est négligeable et celles mesurant entre 1 et 10 microns présentent des taux appréciables et constants de dépôt. Après qu’une particule s’est déposée, elle peut être réintroduite dans l’air. Une concentration plus élevée d’allergènes déposés pourrait faire augmenter la probabilité d’exposition topique ou par ingestion. Cette voie d’exposition pourrait aussi être la plus probable, puisque les surfaces pourraient être les réservoirs les plus importants pour les allergènes de noix après que ces derniers aient été libérés dans la cabine d’un aéronef. Les particules déposées dans un aéronef pourraient être réintroduites dans l’air de différentes façons, notamment par le mouvement des passagers et les courants d’air.

Malheureusement, il n’y a pas d’étude portant particulièrement sur des aéroallergènes qui se déposeraient sur des surfaces à l’intérieur. Il existe toutefois des études et des données sur le dépôt de particules, notamment sur la vitesse, la taille et le taux de dépôt, qui donnent un aperçu de la façon dont les particules se déplacent dans un environnement intérieur. Des facteurs comme la vitesse de l’air et l’ameublement dans un environnement fermé peuvent jouer un rôle. Par exemple, une étude menée en 2002 a révélé qu’en augmentant la vitesse de mélange de quatre petits ventilateurs, on évacue davantage de particules, peu importe leur taille (0,5 et 10 microns). Les taux de dépôt sont généralement plus élevés dans un environnement meublé. On ne peut affirmer avec certitude que la même chose s’appliquerait dans une cabine d’aéronef, et le CNR prévient dans son rapport qu’on ne sait pas précisément si ces types d’études sur les particules pourraient s’appliquer aux allergènes d’arachides, de noix ou de graines de sésame.

Il est noté dans le rapport du CNR que l’augmentation du risque d’exposition topique ou par ingestion, à partir de l’état d’inertie d’une particule allergène jusqu’à son retour dans l’air causé par une personne qui marche, la turbulence aérienne, et le nettoyage de l’aéronef, pourrait avoir une incidence sur les expositions par inhalation. Dépendant des pratiques de nettoyage dans les cabines d’aéronef, les particules pourraient demeurer en suspension plus longtemps, surtout si le système de contrôle de la température n’est pas en fonction.

En 2007, on a reproduit l’environnement d’un aéronef commercial dans lequel les participants ont ouvert 15 petits sachets d’arachides non écalées qu’ils devaient écaler et manger. Des échantillons d’air ont été pris autour des participants qui mangeaient les arachides, notamment à des distances de 5 à 10 pieds, et sur les participants assis à côté d’eux. Les allergènes d’arachides étaient indétectables dans tous les scénarios simulés, y compris un scénario dans lequel les participants étaient autorisés à marcher sur des écales d’arachides, et des scénarios où la ventilation de la pièce était réduite.

Ventilation

La ventilation est le processus d’échange de l’air intérieur par de l’air de l’extérieur. Selon le rapport du CNR, les taux élevés d’échange d’air feraient baisser, du moins théoriquement, la concentration d’allergènes d’arachides.

Un système de distribution d’air type utilisé dans les aéronefs commerciaux s’appelle un système de mélange, dans lequel l’air conditionné est fourni à haute vitesse à partir du niveau du plafond, et l’air sortant est extrait au niveau du sol. Les recherches font état des limites de la capacité du système à contrôler la propagation des particules aériennes dans la cabine.

Dans une étude menée en 2009, des recherches sur un Boeing 767-300 ont montré que les particules étaient très bien contrôlées par le débit d’air, grâce aux systèmes de ventilation. Les auteurs de l’étude ont découvert que les particules libérées près des bouches d’aération causeraient moins de problèmes de qualité de l’air que celles libérées vers le centre. L’étude a également révélé que l’augmentation des taux de ventilation pourrait ne pas nécessairement être une bonne chose pour le récepteur près de la source de pollution. On ne sait pas exactement si les mêmes conclusions pourraient être tirées pour tous les types d’aéronef. Finalement, une étude différente conçue pour reproduire l’environnement d’un aéronef commercial a révélé qu’aucun allergène n’avait été détecté dans les échantillons d’air pris pendant que des arachides étaient écalées et consommées.

3.2.2 Recommandations

Le rapport du CNR fait état de plusieurs lacunes en matière de connaissances pour d’éventuels travaux, dont certaines font entrevoir les limites à l’élaboration de politiques sur les accommodements en cas d’allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame. Si on comble ces lacunes, il pourrait être possible d’abaisser les taux de réactions allergiques en vol, mais aussi d’en atténuer les conséquences lorsqu’elles se produisent.

La plus importante lacune relevée concerne les tests scientifiques dans l’environnement d’un aéronef, surtout pour tester le potentiel d’aérosolisation des allergènes de noix provenant des aliments et des repas servis en vol et leur capacité à être transportés partout dans la cabine, et confirmer si l’inhalation est une voie d’exposition importante pour les allergènes de noix. En l’absence de données fiables tirées de tests scientifiques, il ne reste que les sondages volontaires et les études maison.

En ce qui a trait aux mesures de gestion et d’atténuation des risques, le rapport du CNR renferme plusieurs recommandations :

  • L’harmonisation des politiques internationales des transporteurs aériens ou des gouvernements sur les accommodements en cas d’allergies, en vue de mettre immédiatement en œuvre des stratégies efficaces et économiques;
  • La création d’une base de données universelle pour faire le suivi des urgences en vol, afin de promouvoir la sécurité des passagers non seulement contre les allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame, mais contre toutes les allergies;
  • La création d’un programme de formation du personnel des transporteurs aériens, particulièrement les équipages de conduite, sur la gravité des allergies et leurs risques, et les mesures d’atténuation connexes;
  • Une formation efficace de l’équipage de conduite sur le comportement à adopter en cas d’urgences potentielles liées à des allergies, par exemple l’administration d’épinéphrine injectable;
  • La disponibilité d’épinéphrine autoinjectable (plutôt que des fioles traditionnelles) dans toutes les trousses médicales d’urgence de bord;
  • La disponibilité de renseignements exacts et accessibles sur les politiques des transporteurs aériens en matière d’allergies;
  • Une stratégie de collaboration entre les médecins et leurs patients pour la création d’un plan d’urgence en cas d’anaphylaxie.

4. Consultations

L’Office a mené des consultations en deux étapes auprès d’intervenants. La première étape comprenait des consultations auprès de transporteurs aériens canadiens qui exploitent des aéronefs de 30 sièges ou plus, afin de recueillir leurs commentaires sur les mesures courantes d’atténuation des risques, les statistiques de plainte, et le recours à une zone tampon (s’il y a lieu).

À la seconde phase, les transporteurs aériens susmentionnés et des associations en matière d’allergies devaient répondre à 10 questions concernant les rapports de DGreenhawt et du CNR, et la Décision sur les allergies de l’Office. Ils pouvaient aussi fournir d’autres renseignements qu’ils jugeaient pertinents.

4.1 Consultations auprès de transporteurs aériens

4.1.1 Lettre de consultation (juillet 2015)

Une lettre de consultation a été envoyée aux 17 transporteurs aériens canadiens suivants, qui transportent plus de 90 pour cent de tout le trafic de passagers intérieurs :

  • Air Canada
  • Air Georgian (transporteur d’Air Canada Express)
  • Air North Charter and Training, Ltd.
  • Air Tindi
  • Air Transat
  • Calm Air International, Ltd.
  • Canadian North
  • Central Mountain Air
  • First Air
  • Flair Airlines
  • Nolinor Aviation
  • Pacific Coasta;
  • Pascan Aviation
  • Porter Airlines
  • Sky Regional (transporteur d’Air Canada Express)
  • Sunwing Airlines
  • WestJet

Le taux de réponse a été de 100 pour cent.

L’Association du transport aérien du Canada (ATAC), qui représente les intérêts des membres de l’industrie du transport aérien canadien, a également reçu une copie de la lettre de consultation; elle n’a toutefois pas soumis de commentaires.

Les transporteurs devaient indiquer s’ils avaient une politique pour accommoder les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame. Si oui, on leur demandait de fournir les renseignements suivants :

  • une description de la politique;
  • le nombre de passagers ayant été accommodés en raison de leur allergie aux arachides, aux noix et aux graines de sésame depuis l’entrée en vigueur de la politique;
  • l’efficacité des mesures d’accommodement fournies;
  • si le transporteur aérien exploite des aéronefs qui ne sont pas équipés de filtres HEPA et, le cas échéant, si une politique différente en matière d’allergies s’applique à ces aéronefs, et l’efficacité de cette politique;
  • détails de tout problème rencontré par le transport aérien pour accommoder les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame, avec des précisions sur la nature des problèmes;
  • une description de ce qui a bien fonctionné dans les accommodements pour les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame.

Que les transporteurs aériens aient une politique en matière d’allergies ou non, la lettre de consultation leur demandait de fournir des renseignements sur le nombre de plaintes reçues de passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame. On les encourageait également à fournir d’autres commentaires ou renseignements pertinents à l’enquête.

4.1.2 Réponses à la lettre de consultation

Voici la teneur des réponses des transporteurs aux questions de la consultation.

Air Canada a répondu pour son propre compte, mais aussi pour celui de tous les transporteurs aériens d’Air Canada Express (Air Georgian et Sky Regional). Les mentions d’Air Canada incluent donc les transporteurs d’Air Canada Express.

Les transporteurs ont-ils instauré une politique pour accommoder les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame?

Air Canada, WestJet, Porter, Sunwing, First Air, Air Transat et Air North ont toutes indiqué avoir une politique pour accommoder les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame. Tous les transporteurs sauf deux offrent des sièges dans une zone tampon; tous offrent des repas sans arachides et sans noix dans la cabine ou dans la zone tampon (mais ne garantissent pas qu’il n’y a pas de traces d’allergènes dans les aliments qu’ils servent); et certains font des annonces générales demandant aux passagers de ne pas consommer d’arachides, de noix ou de graines de sésame, tandis que d’autres limitent cette demande aux passagers assis dans la zone tampon. 

Les autres transporteurs signalent ne pas avoir de politique pour accommoder les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame. Toutefois, malgré l’absence de politique officielle, les compagnies suivantes fournissent des mesures d’accommodement comme suit :

  • Canadian North : ses traiteurs ont pour instruction de ne pas fournir de produits alimentaires renfermant des arachides ou des noix, donc elle ne sert pas ce type d’aliments;
  • Central Mountain Air : elle reçoit des listes d’ingrédients de ses traiteurs concernant certains aliments et fournit ces listes aux passagers qui le demandent. La compagnie informe ses passagers que les aliments ont été préparés dans une installation où on manipule des noix et des graines de sésame et que la nourriture pourrait avoir été en contact avec ces allergènes;
  • Air Tindi : elle ne fournit que des collations légères à bord de ses vols publics et offre des options de collations sans arachides, noix et graines de sésame;
  • Pacific Coastal : les agents de bord reçoivent une formation pour aider un passager qui a une réaction allergique, où ils apprennent par exemple à utiliser des autoinjecteurs d’épinéphrine; tous les aliments de bord sont sans noix;
  • Nolinor Aviation : elle envoie un courriel avant le voyage demandant aux passagers de l’informer de toute restriction alimentaire, et fournit des repas en conséquence. Le transporteur veille aussi à ce que son équipage de conduite soit au courant de la présence de passagers ayant des allergies, et informe son personnel de ne pas apporter à bord des collations qui pourraient contenir des arachides, des noix ou des graines de sésame. Elle veille également à ce que l’aéronef soit désinfecté et nettoyé en profondeur avant le départ;
  • Pascan Aviation : vu sa petite taille, elle n’a pas d’équipage de bord, et son service Pascan Express, qui offre certains services à bord, a été temporairement suspendu depuis octobre 2015;
  • Calm Air : elle accommode les passagers qui donnent un avis de leurs allergies, mais elle n’explique pas comment.
Nombre de passagers accommodés en raison de leur allergie aux arachides, aux noix et aux graines de sésame depuis l’entrée en vigueur de la politique

La plupart des transporteurs ont répliqué qu’ils ne gardaient pas de statistiques sur le nombre de passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame à qui ils ont fourni un accommodement. Toutefois, quelques transporteurs ont été en mesure de fournir les statistiques suivantes :

  • Air Canada : depuis août 2013, 4 965 réservations ont été accompagnées d’une demande d’accommodement en raison d’allergies aux arachides ou aux noix. Ce nombre n’inclut pas les passagers qui se sont présentés avec une note de leur médecin au moment de l’embarquement, et qui ont tout de même obtenu un accommodement;
  • Porter Airlines : elle a reçu 2 255 demandes d’accommodement en raison d’une allergie aux noix depuis janvier 2013, et au cours de cette période, 0,01 pour cent des passagers ayant demandé un accommodement ont fait part d’une préoccupation concernant leur expérience de voyage. Dans les registres de Porter, on ne signale aucune modification de vol ni intervention par l’équipage de conduite liée à une allergie aux noix;
  • Air Transat : en 2014, elle a accommodé environ 500 passagers ayant des allergies aux noix. Elle indique ne pas avoir reçu beaucoup de demandes liées aux graines de sésame;
  • WestJet : en 2014, elle a reçu 1 122 demandes liées à des allergies aux noix, et 39 demandes liées aux graines de sésame; en date d’août 2015, elle avait reçu 658 demandes liées à des allergies aux noix et 37 demandes liées aux graines de sésame.
Efficacité des mesures d’accommodement fournies aux passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame.

Air Tindi, Canadian North, Calm Air, Central Mountain Air, First Air, Flair Air, Pacific Coastal et Pascan Aviation n’ont fourni aucune information en réponse à cette question.

Air Canada note qu’avant d’avoir simplifié sa procédure d’accommodement en cas d’allergies, elle a composé avec des défis opérationnels considérables en raison des exigences concernant les autorisations médicales et de la grande quantité de passagers qui se sont présentés à la dernière minute avec une demande d’accommodement sans passer par le processus d’autorisation. Air Canada croit que sa politique et ses procédures révisées fournissent une protection plus qu’adéquate aux passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame.

WestJet note qu’entre janvier 2014 et juillet 2015, elle a reçu des commentaires positifs de 26 invités qui avaient reçu un accommodement pour leur allergie, et des commentaires de 10 invités qui indiquaient avoir eu des problèmes liés à leur allergie aux noix pendant leur vol.

Porter fait remarquer que la Décision sur les allergies a permis de bien encadrer ses politiques et ses procédures. Elle signale également que la rétroaction des passagers concernant l’information fournie par l’équipage de conduite aux passagers assis dans la zone tampon a été favorable.

Air North estime que le préavis de la part d’un passager ayant une allergie est la meilleure façon de conscientiser l’équipage de conduite aux besoins des passagers.

Sunwing indique n’avoir reçu aucune plainte concernant des allergies aux arachides, aux noix ou aux graines de sésame.

Nolinor indique n’avoir eu aucun incident lié à des allergies et qu’il semble que les mesures qu’elle emploie sont efficaces.

Avez-vous des aéronefs qui ne sont pas équipés de filtres HEPA, et dans l’affirmative, est-ce qu’une politique différente en matière d’allergies s’applique à ces aéronefs? Est-elle efficace?

WestJet, Porter, Sunwing et Air Transat ont signalé que les aéronefs de leur parc étaient équipés de filtres HEPA. Air Canada fait remarquer que les aéronefs de son propre parc et ceux d’Air Canada Rouge sont équipés de filtres HEPA, mais que certains aéronefs d’Air Canada Jazz et d’Air Georgian n’en sont pas équipés. Air North et First Air signalent que certains de leurs aéronefs sont équipés de filtres HEPA.

Les autres transporteurs indiquent que leurs aéronefs ne sont pas équipés de filtres HEPA.

Aucun n’a indiqué qu’une politique différente en matière d’allergies était appliquée pour les aéronefs qui ne sont pas équipés de filtres HEPA.

Fournissez des détails sur les problèmes rencontrés pour accommoder les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame, en donnant des précisions sur la nature des problèmes, p. ex., la taille de la zone tampon, des passagers qui ne fournissent pas de préavis, etc.

Central Mountain Air, Air Tindi, Pacific Coastal, Flair Air, Nolinor, Pascan, Calm Air, Sunwing, Air North et First Air n’ont signalé aucun incident ni aucune plainte.

Air Canada indique avoir reçu 3 plaintes du 1er juillet au 31 décembre 2012; 8 plaintes en 2013; 6 plaintes en 2014 et 5 plaintes au cours de la première partie de 2015. Elle explique qu’il y a eu des malentendus concernant la taille de la zone tampon, et que certains passagers s’attendaient à une annonce générale au lieu d’une annonce dans la zone tampon seulement. Air Canada note que dans un cas, un passager s’était attendu à ce qu’il y ait une barrière physique autour de la zone tampon. Elle fait également état de certains problèmes en matière de niveau de service (p. ex., où il a été allégué qu’un agent de bord avait oublié de faire l’annonce aux passagers dans la zone tampon). Air Canada signale aussi un incident où un passager ayant reçu un accommodement dans la zone tampon a décidé de changer de siège et qu’un passager tout près a sorti un sandwich au beurre d’arachide causant au passager allergique un épisode d’hyperventilation.  

Les commentaires des passagers ayant mentionné avoir reçu un accommodement en raison de leur allergie ont été positifs. WestJet indique également qu’en 2014, il y a eu 3 incidents signalés concernant des noix, 3 concernant des produits à vendre à bord (sans savoir précisément s’ils étaient liés aux noix ou aux graines de sésame), 16 concernant des sources externes (comme des parfums, l’ingestion d’un aliment amené de l’extérieur), et 14 concernant des allergies d’origine inconnue. En 2015, il y a eu 1 incident concernant des produits à vendre à bord (sans savoir précisément s’ils étaient liés aux noix ou aux graines de sésame), 11 concernant des sources externes (comme des parfums, l’ingestion d’un aliment amené de l’extérieur), et 11 concernant des allergies d’origine inconnue. WestJet a indiqué que les commentaires des passagers ayant mentionné avoir reçu un accommodement en raison de leur allergie étaient positifs. 

Air Transat signale qu’en 2014, elle a reçu 1 plainte d’un passager ayant une allergie; en 2015, elle en a reçu 2, dont 1 d’un passager voyageant à bord d’un vol transportant un passager allergique aux noix, et qui disait avoir été fâché qu’on lui ait demandé de ne pas consommer de noix. À l’occasion, certains passagers s’opposent aux restrictions alimentaires ou aux zones tampons, et ces passagers sont déplacés ou accommodés en conséquence. Le transporteur indique que ses procédures et ses renseignements sont publics, et que les annonces à la porte d’embarquement et pendant le vol sont bien reçues.

Canadian North fait état d’une seule plainte à ce jour concernant des noix, après quoi le transporteur a demandé que ses traiteurs ne fournissent plus de produits renfermant des noix.

Selon Air North, les passagers demanderont en général de changer de siège s’ils sont trop près d’un produit à base d’arachides ou de noix, auquel cas les agents de bord feront ce qu’ils peuvent pour fournir l’accommodement.

Décrivez ce qui a bien fonctionné dans les accommodements pour les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame?

Air Canada indique que sa politique et ses procédures pour accommoder les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame fournissent une protection adéquate à ces passagers.

WestJet est d’avis que l’évolution de sa politique sur l’allergie a permis de gagner en respect et en crédibilité auprès des associations en matière d’allergies et de la population en général.

4.2 Consultations auprès d’associations en matière d’allergies et de transporteurs aériens concernant les rapports d’experts

4.2.1 Questionnaire

En novembre 2015, une lettre de consultation a été envoyée aux mêmes transporteurs aériens qui ont participé au premier cycle de consultations, à l’Association du transport aérien du Canada, et à six associations canadiennes en matière d’allergies, représentant des organisations nationales et régionales.

Des copies des rapports d’experts ont été fournies avec la lettre de consultation. Les intervenants devaient commenter les rapports et répondre à des questions.

Dans le cadre de sa présentation, Air Canada a répondu pour son propre compte, mais aussi pour celui de tous les transporteurs aériens d’Air Canada Express (Air Georgian et Sky Regional). Les mentions d’Air Canada incluent donc les transporteurs d’Air Canada Express.

Pour sa part, Pascan Aviation indique qu’en tant que petite exploitation, elle n’a pas d’équipage de bord, et son service Pascan Express, où certains services sont offerts à bord, a été temporairement suspendu depuis octobre 2015. Pascan signale qu’en raison de la nature de ses activités, la plupart des questions posées dans la lettre de consultation sont sans objet en ce qui la concerne.

Quatre associations en matière d’allergies ont répondu :

  • Société canadienne d’allergie et d’immunologie clinique (SCAIC);
  • Allergies Québec;
  • Allergies Alimentaires Canada;
  • Canadian Anaphylaxis Initiative (CAI)

4.2.2 Réponses au questionnaire

La partie suivante résume les réponses aux 10 questions posées dans la lettre de consultation.

Questions posées aux compagnies aériennes
1. Compte tenu de l’information contenue dans les rapports d’experts, croyez-vous que les mesures d’atténuation décrites au paragraphe 64 de la décision no 228-AT-A-2001 (Décision sur les allergies) conviennent pour atténuer les risques de réactions allergiques en vol aux arachides, aux noix et aux graines de sésame?

Air Tindi, Air Transat, First Air, Calm Air, Flair Air, Central Mountain Air, Porter, WestJet, Sunwing, Canadian North, Nolinor Aviation, Pacific Coastal Airlines et des membres de l’ATAC estiment que les mesures d’atténuation sont acceptables.

Air Canada est d’avis que puisqu’il n’y a pas de preuve que les arachides, les noix ou les graines de sésame peuvent s’aérosoliser et que le risque qu’il faut atténuer est l’ingestion ou le contact par accident causant la contamination et l’ingestion accidentelles (comme il est expliqué dans les rapports d’experts), il ne sert à rien d’établir une zone tampon, outre la rangée de sièges dans laquelle le passager ayant l’allergie est assis.

2. Quelles contraintes, s’il y a lieu, empêcheraient votre organisation d’accommoder des personnes ayant une déficience en raison de leur allergie aux arachides, aux noix et aux graines de sésame au moyen des mesures d’accommodement indiquées au paragraphe 64 de la décision no 228-AT-A-2011 (Décision sur les allergies)? Même si cette décision se limitait aux allergies aux arachides et aux noix, présumez, dans votre réponse, que les mesures d’accommodement seraient également fournies pour les personnes ayant une déficience en raison de leur allergie aux graines de sésame.

Air Canada note qu’elle fournit à l’heure actuelle les mesures d’accommodement expliquées au paragraphe 64 de la Décision sur les allergies relativement aux arachides et aux noix. Elle note toutefois que dans la *décision Rosenbaum, l’Office a déterminé que l’accommodement approprié pour les personnes ayant une allergie à des aliments autres que les arachides et les noix, est de déplacer ces passagers vers d’autres sièges, sur demande et lorsque c’est possible de le faire, en tenant compte des considérations de sécurité, en plus de prendre des précautions que les personnes ayant des allergies graves devraient prendre au quotidien, notamment apporter leur propre nourriture, utiliser des désinfectants pour les mains et des lingettes désinfectantes pour nettoyer les surfaces avoisinantes, porter un masque et transporter des injecteurs EpiPen®. Air Canada est d’avis que toutes les mesures autres que celles qui précèdent sont inutiles.

Air Transat, Calm Air, Canadian North, Nolinor, Aviation, Porter Airlines, Central Mountain Air et Pacific Coastal Airlines indiquent que presque aucune contrainte ne les empêcherait de mettre en œuvre les mesures d’accommodement indiquées dans la Décision sur les allergies.

First Air note que pour un passager qui a une allergie, quelle qu’elle soit, de nombreux facteurs l’empêchent de garantir que la zone tampon éliminera le contact avec des allergènes. Certaines configurations de sièges dans le parc d’aéronefs de First Air ne lui permettraient pas de créer une zone tampon telle qu’elle est recommandée. De plus, certaines situations nécessitent une configuration particulière des places assises pour préserver les paramètres de masse et de centrage de l’aéronef, ou lors d’évacuations médicales aériennes, ou même le transport de prisonniers qui l’empêcherait aussi de maintenir une zone tampon.

Air Tindi indique qu’il lui serait difficile de garantir une zone sans arachides à bord de ses aéronefs, puisqu’elle ne se trouve pas dans une grande ville avec un accès facile à des proposés à l’entretien des cabines professionnels.

Flair Air affirme que selon son expérience, les traiteurs ne peuvent pas garantir qu’ils fourniront des aliments sans arachides, sans noix ou sans graines de sésame ou sans aucune trace de ces aliments, ni que la nourriture n’aura pas été exposée à des arachides, à des noix et à des graines de sésame.

Air North note que certains problèmes d’accommodement pourraient survenir avec les vols de dernière minute, de même qu’avec son parc d’aéronefs Hawker Siddeley 748, dont la configuration de sièges est de style ouvert. Air North note qu’elle obtient des repas d’autres cuisines de transporteurs aériens et ne peut pas garantir que ces plats sont sans arachides ou sans noix.

Sunwing Airlines écrit qu’elle fera tous les efforts raisonnables pour préparer les mesures d’accommodement nécessaires pour les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame. Elle affirme qu’un préavis lui facilite la tâche, mais que si elle n’en reçoit pas, elle appliquera ses politiques pour fournir un milieu sécuritaire répondant aussi aux besoins du passager.

WestJet note que la principale contrainte qu’elle pourrait rencontrer à l’instauration des mesures serait que d’autres passagers ne respectent pas les instructions du personnel de bord et qu’il lui faille prendre de nouvelles mesures d’accommodement en raison d’un passager non coopératif.

3. Si vous croyez que les mesures d’accommodement décrites au paragraphe 64 de la décision no 228-AT-A-2011 (Décision sur les allergies) devraient être modifiées, veuillez expliquer en quoi.

Air Canada indique que les mesures d’accommodement décrites au paragraphe 64 de la Décision sur les allergies devraient être modifiées pour limiter la zone tampon à la rangée de sièges dans laquelle est assis le passager ayant l’allergie aux arachides ou aux noix.

Pacific Coastal Airlines note que ce serait une bonne idée que les zones tampons soient permanentes et adaptées à chaque type d’aéronefs.

Air Transat, Central Mountain Air, Calm Air, Canadian North, Nolinor Aviation, WestJet, Porter Airlines et Sunwing Airlines indiquent qu’aucune modification ne serait nécessaire aux mesures d’accommodement indiquées dans la Décision sur les allergies. Air Tindi note que ces questions ne s’appliquent pas aux services aériens dans le nord et en région éloignée, mais ne précise pas.

4. Décrivez une ou des mesures de rechange aux mesures d’accommodement décrites au paragraphe 64 de la décision no 228-AT-A-2011 (Décision sur les allergies).

Dans leur réponse, Air Tindi, Calm Air, Canadian North, Central Mountain Air, Nolinor Aviation, Porter Airlines, Sunwing et WestJet n’ont pas suggéré de solution de rechange.

Air Canada note qu’en ce qui a trait aux personnes ayant des allergies aux graines de sésame et à d’autres aliments, outre les arachides et les noix, elle déplace la personne ayant l’allergie, sur demande et lorsque c’est possible de le faire, en tenant compte des considérations de sécurité. Air Canada est d’avis que cette façon de faire est appropriée à la lumière des précautions que les personnes ayant des allergies graves prendraient au quotidien, notamment, apporter leur propre nourriture, utiliser des désinfectants pour les mains et des lingettes désinfectantes pour nettoyer les surfaces environnantes, porter un masque et transporter des injecteurs EpiPen®.

Voici des réponses d’autres transporteurs :

  • Air Transat note qu’elle n’utilise pas d’autres mesures, car elle applique celles décrites au paragraphe 64 de la Décision sur les allergies. Air Transat ajoute que, conformément aux constatations de DGreenhawt, elle encourage les passagers ayant diverses allergies à amener leur propre nourriture afin de minimiser les risques de réactions allergiques;
  • Pacific Coastal Airlines laisse entendre qu’il y a déjà des campagnes de sensibilisation à certaines restrictions, comme le transport de liquides et de gels à bord d’un aéronef, et qu’il serait donc logique de faire de même concernant les aliments qui renferment des arachides, des noix et des graines de sésame; ainsi, non seulement on éduque le public, mais on aide également les transporteurs aériens à conscientiser les gens à cette question;
  • Air North suggère qu’en plus des mesures d’accommodement décrites au paragraphe 64 de la Décision sur les allergies, elle pourrait informer son personnel de ne pas utiliser ni de consommer de produits qui renferment des arachides, des noix et des graines de sésame;
  • Pascan Aviation suggère que l’Office fasse une campagne de sensibilisation axée sur les petits transporteurs aériens. Selon elle, il est difficile de déterminer et de contrôler ce qu’un passager pourrait apporter à bord, car il n’y a pas d’agents de bord sur ses vols;
  • First Air écrit qu’elle ne peut pas instaurer de mesures d’atténuation autres que celles indiquées dans la Décision sur les allergies. Plus particulièrement, elle ne peut pas modifier ses cabines ni offrir de meilleurs accommodements; elle note toutefois qu’elle recherche des cantiniers dont les produits sont exempts d’arachides et de noix, mais qu’elle ne peut pas garantir que les ingrédients utilisés pour préparer ces aliments n’ont pas été en contact avec des arachides et des noix.
5. Est-ce que des protocoles précis devraient être obligatoires pour le nettoyage des espaces d’un aéronef entourant le siège d’une personne qui a donné un préavis de son allergie aux arachides, aux noix ou aux graines de sésame?

Pacific Coastal Airlines, Sunwing, Calm Air, Canadian North et Air Tindi ne sont pas d’accord avec l’idée de protocoles précis pour le nettoyage; Canadian North indique pour sa part qu’elle admettrait le préembarquement d’un passager qui pourrait ainsi nettoyer son siège.

D’autres transporteurs aériens ont fourni les réponses suivantes :

  • Air Canada est d’avis que DGreenhawt et le CNR ont conclu que ces mesures n’étaient pas nécessaires et qu’il n’y a pas vraiment de données scientifiques justifiant le nettoyage de l’endroit où s’assoira le passager, car le risque d’exposition est l’ingestion accidentelle. Air Canada note également qu’entre chaque vol commercial, le nettoyage des cabines n’est pas fait en profondeur et que pour la plupart des vols durant « un cycle », les cabines ne sont nettoyées que sommairement. Air Canada est d’avis qu’il serait suffisant que le passager essuie les surfaces environnantes avec des lingettes désinfectantes;
  • First Air est d’accord avec les données de recherche montrant qu’il faudrait faire un bon nettoyage, mais elle fait valoir que, comme certaines de ses activités se font en région éloignée, elle pourrait avoir de la difficulté à retenir rapidement les services d’un entrepreneur en nettoyage fiable;
  • WestJet note qu’il serait difficile de prescrire des obligations de nettoyage proactif autour du siège des passagers qui s’auto-identifient comme ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame, pour les raisons suivantes :
    • horaires irréguliers qui rendraient les efforts de nettoyage inefficaces en raison des changements d’aéronef (« échanges, pannes ou calibrage » d’un aéronef à la dernière minute), correspondances manquées, problèmes mécaniques, etc.;
    • incapacité de garantir les mêmes normes de nettoyage lors d’une correspondance avec des transporteurs aériens partenaires;
    • défi logistique d’organiser le nettoyage des cabines d’un aéronef quand aucun service de la sorte n’est offert;
    • pression supplémentaire en raison des délais serrés des aéronefs en partance.
    • Flair Air indique qu’il ne faudrait pas rendre les protocoles de nettoyage obligatoires, car il pourrait y avoir des circonstances imprévisibles, comme des perturbations de vol attribuables à du mauvais temps ou à des problèmes mécaniques exigeant de changer d’aéronef ou d’itinéraire à la dernière minute; il pourrait donc être difficile de garantir qu’un aéronef a été nettoyé assez en profondeur pour prévenir des réactions indésirables à des aliments qui pourraient contenir, ou qui auraient été en contact avec des arachides, des noix ou des graines de sésame;
    • Air North note que dans certains cas, par exemple sur ses vols réguliers dans le Nord, elle serait incapable de fournir un service de nettoyage, même si des produits nettoyants pourraient être remis à l’agent de bord qui pourrait s’en occuper, au besoin, en présumant que le produit n’aura pas gelé. Air North indique que son protocole de nettoyage courant pour les autres aéronefs de son parc ne pose pas de danger pour les passagers ayant des allergies alimentaires;
    • Central Mountain Air indique qu’un préavis permettrait à ses agents de bord d’essuyer les sièges avant l’arrivée d’un passager ayant une allergie grave aux arachides, aux noix ou aux graines de sésame;
    • L’ATAC indique ne pas appuyer de protocoles particuliers pour le nettoyage des différentes parties d’un aéronef. Elle s’inquiète que certains produits nettoyants pourraient renfermer des ingrédients assortis d’exigences sur le transport de marchandises dangereuses ou encore de mises en garde liées à des substances dangereuses, empêchant ainsi le transport de ces produits à bord d’un aéronef pour nettoyer autour des sièges;
    • Nolinor Aviation indique ne pas être d’accord avec la proposition, car il y a tellement de considérations opérationnelles que d’autres problèmes s’ajouteraient s’il fallait qu’un protocole de nettoyage précis soit respecté en tout temps; elle préconise plutôt une approche de protocole de nettoyage plus générale;
    • Central Mountain Air indique que les préavis permettraient aux agents de bord d’essuyer les sièges avant d’accueillir un passager ayant une allergie grave aux arachides, aux noix ou aux graines de sésame.
6. Est-ce que les personnes ayant fourni un préavis de leur allergie aux arachides, aux noix ou aux graines de sésame devraient être admises à bord avant les autres passagers afin de leur permettre d’essuyer leur siège et les alentours?

Air Tindi, Air Transat, Central Mountain Air, Nolinor Aviation, Air North, Canadian North, First Air, Pacific Coastal Airlines et WestJet admettraient le préembarquement des passagers ayant fourni un préavis d’une allergie aux arachides, aux noix et aux graines de sésame.

D’autres transporteurs aériens ont fourni les réponses suivantes :

  • Air Canada est d’avis que, comme elle l’a indiqué dans sa réponse à la question précédente, il n’y a pas de fondement scientifique justifiant le nettoyage de l’espace entourant le siège d’un passager, car le risque de réaction provient de l’ingestion accidentelle; toutefois, si un passager ayant une allergie souhaite nettoyer son siège et les alentours, Air Canada fait remarquer qu’il vaudrait effectivement mieux ne pas le laisser embarquer d’abord, car, dépendant de l’endroit où il sera assis dans l’aéronef, il y a un risque de contamination si l’endroit qui vient d’être nettoyé est exposé à d’autres passagers qui embarquent après coup. Ce serait le cas d’un passager ayant une allergie qui s’assoit dans un siège côté allée;
  • Calm Air indique que les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame qui ont fourni un préavis de leur allergie devraient être admis à bord d’un aéronef avant les autres passagers pour leur permettre de nettoyer leur siège et les alentours. Elle indique toutefois que les transporteurs aériens ne devraient pas être responsables ou tenus responsables du nettoyage de cet espace;
  • Flair Air affirme que les passagers devraient avoir la possibilité d’embarquer d’abord afin de nettoyer l’espace immédiat entourant leur siège, pourvu qu’ils soient conscients des circonstances imprévisibles, comme une arrivée retardée, qui pourrait les empêcher de le faire. Flair Air écrit également que le nettoyage ne doit pas retarder le processus d’embarquement des autres passagers ni empêcher l’aéronef de partir à l’heure prévue des vols réguliers; autrement dit, on permettrait aux passagers d’essuyer les alentours de leur propre siège seulement dans les situations qui ne risquent pas de perturber les opérations régulières;
  • L’ATAC n’est pas d’accord pour laisser aux passagers l’option d’apporter leurs propres produits nettoyants à bord de l’aéronef pour nettoyer les alentours de leur siège, car cela pourrait encourager involontairement le transport d’articles renfermant des marchandises et des substances dangereuses interdites à bord et causer d’autres problèmes de sûreté au moment de passer aux points de contrôle de sûreté.
7. Veuillez donner votre avis concernant un système de registre national pour consigner les réactions allergiques en vol aux arachides, aux noix et aux graines de sésame.

Pacific Coastal Airlines, Sunwing, Air North, Central Mountain Air, First Air, Flair Air, Porter, des membres de l’ATAC et WestJet (en principe) sont pour un registre national visant à consigner les réactions allergiques aux arachides, aux noix et aux graines de sésame pendant un vol. First Air note que d’autres renseignements seraient nécessaires pour bien comprendre en quoi consisterait un tel registre.

Air Canada, Air Transat, Air Tindi, Calm Air, Canadian North et Nolinor Aviation signifient leur opposition à un registre national pour les raisons suivantes :

  • la mise en place d’un tel registre serait un fardeau et ne serait pas réellement utile pour les personnes ayant des allergies;
  • il n’y a pas de justification médicale ou scientifique à aborder les réactions allergiques différemment que les autres conditions médicales;
  • l’absence d’incidents médicaux documentés causés par une réaction allergique aux arachides, aux noix et aux graines de sésame ne signifie pas qu’une obligation de les documenter révélerait davantage d’incidents;
  • on n’en voit ni l’avantage ni le besoin;
  • l’administration de multiples exigences de conformité et d’établissement de rapports deviendra un fardeau tel que seuls les très grands transporteurs aériens survivront au Canada;
  • la responsabilité de donner un avis [aux transporteurs concernant leur allergie] et de prendre les précautions nécessaires devrait revenir aux passagers.
8. Les aéronefs de moins de 100 passagers devraient-ils transporter de l’épinéphrine à bord?

Air Canada, Calm Air, Nolinor, Porter, Pacific Coastal Airlines, Flair Air et l’ATAC ne sont pas d’accord que les aéronefs de moins de 100 passagers transportent de l’épinéphrine.  

First Air, Air Transat, Air North, Canadian North et WestJet appuient la proposition.

Air Tindi et Central Mountain Air sont d’accord pour que de l’épinéphrine soit transportée à bord des petits aéronefs, mais notent que les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame sont censés transporter avec eux leur propre épinéphrine.

Pascan Aviation note que comme ses services sont offerts seulement dans le Nord, elle ne sait pas si l’épinéphrine resterait efficace dans des froids extrêmes.

9. Les transporteurs aériens devraient-ils transporter de l’épinéphrine en autoinjecteur en plus des fioles et des seringues, ou comme solution de rechange aux fioles et aux seringues?

Air Canada fait valoir qu’il serait peu pratique, potentiellement dangereux et très coûteux s’il fallait exiger que les transporteurs aériens transportent de l’épinéphrine en autoinjecteur en plus des fioles et des seringues, ou comme solution de rechange aux fioles et aux seringues. Elle fait valoir que les passagers ayant des allergies devraient être tenus d’avoir sur eux leur propre autoinjecteur d’épinéphrine lorsqu’ils voyagent.

Le médecin en chef d’Air Canada, DJim Chung, s’inquiète d’une telle politique. À son avis, même si les autoinjecteurs d’épinéphrine peuvent être achetés sans prescription, il est important qu’ils soient prescrits par un professionnel de la santé qui évaluera les autres besoins médicaux et en médicaments de la personne. L’injection d’une dose contenue dans un autoinjecteur d’épinéphrine par un non-spécialiste pourrait provoquer un infarctus du myocarde chez les sujets à haut risque. Le diagnostic d’une réaction anaphylactique exigeant une dose d’épinéphrine est difficile à rendre pour un non-spécialiste, et parfois la médication appropriée lors d’une réaction allergique donnée pourrait être la diphenhydramine (antihistaminique) ou encore des stéroïdes injectables. Le fait de permettre à des employés non formés en la matière d’administrer de l’épinéphrine en autoinjecteur pourrait causer du tort à la personne ou aggraver sa condition. DChung note que la Federal Aviation Administration des É.-U. a tenu des discussions semblables concernant les autoinjecteurs, et les agents de bord n’avaient pas la formation nécessaire ou disaient simplement ne pas être disposés à administrer cette médication.

D’autres transporteurs ont fourni les réponses suivantes :

  • Air Transat indique qu’elle transporte des autoinjecteurs et des seringues, et que d’autres transporteurs aériens devraient en faire autant.
  • Air Tindi, Canadian North, Air North, Central Mountain Air, First Air et Nolinor sont d’accord avec ces prémices, mais notent qu’il faudrait que la réglementation prévoie des exceptions (les transporteurs n’ont pas donné de détails).
  • Plusieurs transporteurs aériens, notamment Calm Air et Pacific Coastal Airlines, ne sont pas d’accord pour que les transporteurs aériens transportent de l’épinéphrine en autoinjecteur en plus des fioles et des seringues, ou comme solution de rechange aux fioles et aux seringues. Pacific Coastal Airlines indique que la distance jusqu’à l’aéroport convenable le plus près et le contenu requis des trousses de premiers soins (qui, dans son cas, n’incluent pas de seringues) sont des facteurs pertinents à considérer.
  • Pascan Aviation note que si le transport d’épinéphrine était obligatoire à bord des aéronefs, alors le moyen le plus simple et le plus efficace de l’administrer devrait être la norme.
  • L’ATAC et Porter notent que si les transporteurs aériens sont obligés de transporter de l’épinéphrine, alors l’utilisation d’autoinjecteurs serait la méthode d’utilisation la plus sécuritaire, puisqu’ils sont plus faciles à utiliser et empêchent la contamination par inadvertance ou la mauvaise utilisation des seringues. L’ATAC ajoute qu’elle s’inquiète des questions de santé et de sécurité associées à la facilité d’accès à des seringues à bord d’un aéronef.
  • WestJet note que les autoinjecteurs tendent à être le moyen le plus pratique et efficace d’administrer l’épinéphrine à un passager ayant une allergie grave; toutefois, leur transport à bord devrait être volontaire. WestJet est d’avis que les fioles et les seringues devraient être le minimum obligatoire.
10. L’équipage devrait-il recevoir de la formation sur la façon de reconnaître les signes d’une réaction allergique et les méthodes de traitement appropriées?

Dans leur réponse, Air Canada, Air Transat, Flair Air, Air Tindi, Canadian North, Pacific Coastal Airlines, First Air, Porter, WestJet et des membres de l’ATAC font remarquer qu’elles fournissent déjà de la formation, notamment sur la façon de reconnaître une réaction allergique et les méthodes de traitement appropriées.

D’autres transporteurs aériens ont fourni les réponses suivantes :

  • Calm Air ne pense pas que l’équipage devrait recevoir de la formation sur la façon de reconnaître les signes d’une réaction allergique ainsi que sur des méthodes de traitement appropriées, car on leur confère déjà trop de responsabilités concernant la santé des passagers.
  • Central Mountain Air est d’accord pour que l’équipage de conduite reçoive une formation sur la façon de reconnaître les signes d’une réaction allergique, ainsi que sur les méthodes de traitement appropriées.
  • Air North explique que ses agents de bord reçoivent une formation en premiers soins, notamment en cas de réactions allergiques graves. Le transporteur fait valoir qu’une vidéo expliquant à quoi s’attendre pourrait être utile pour que les agents de bord soient en mesure de mieux reconnaître une réaction allergique urgente et de réagir en conséquence.
  • Pascan Aviation note que si une certaine forme d’assistance médicale ou d’intervention était nécessaire, alors il faudrait donner une formation adéquate sur la façon de reconnaître une réaction allergique et de traiter le passager; toutefois, comme deux membres d’équipage sont nécessaires pour exploiter l’aéronef, il serait impossible d’effectuer un atterrissage d’urgence (si nécessaire) et de traiter en même temps un passager ayant une réaction allergique.
Questions posées aux associations en matière d’allergies

Six associations en matière d’allergies ont été invitées à participer aux consultations, et les quatre suivantes y ont répondu :

  • Société canadienne d’allergie et d’immunologie clinique (SCAIC);
  • Allergies Québec;
  • Allergies Alimentaires Canada;
  • Canadian Anaphylaxis Initiative (CAI)

La partie suivante résume les réponses aux 10 questions posées dans la lettre de consultation.

1. Compte tenu de l’information contenue dans les rapports d’experts, croyez-vous que les mesures d’atténuation décrites au paragraphe 64 de la décision no 228-AT-A-2001 (Décision sur les allergies) conviennent pour atténuer les risques de réactions allergiques en vol aux arachides, aux noix et aux graines de sésame?

Les réponses à cette question étaient variées; certaines appuyaient les mesures d’atténuation décrites dans la Décision sur les allergies (notamment les zones tampons), mais seulement comme point de départ vers la réduction des risques pour les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame, tandis que d’autres estimaient les mesures inadéquates ou sans fondement scientifique. Les réponses comprenaient les points de vue suivants :

  • Tout comme DGreenhawt et le CNR dans leur rapport, la SCAIC estime qu’il est improbable que les protéines aérosolisées d’arachides, de noix ou de graines de sésame contribuent à des réactions allergiques à bord d’un aéronef. La SCAIC croit que la zone tampon décrite au paragraphe 64 de la Décision sur les allergies ne servirait pas vraiment de barrière aux voies d’exposition les plus probables, notamment par ingestion, et qu’il semble être assez inutile de mettre des restrictions aux repas des personnes assises dans les rangées devant ou derrière une personne ayant une allergie;
  • Allergies Québec estime que les mesures décrites au paragraphe 64 de la Décision sur les allergies sont convenables, mais qu’elles ne constituent qu’un point de départ. Allergies Québec fait référence au rapport de DGreenhawt dans lequel il mentionne qu’une zone tampon fixe pourrait être préférable à une zone tampon mobile, et insiste sur l’importance de continuer les recherches sur le sujet afin de déterminer si la zone tampon est une manière efficace de réduire les risques d’une réaction allergique à bord d’un aéronef. Néanmoins, Allergies Québec est d’avis que la politique sur la zone tampon fournit une certaine paix d’esprit aux passagers ayant des allergies;
  • Allergies Alimentaires Canada est d’avis que devant le nombre limité de recherches scientifiques sur les risques de réactions allergiques en vol liées aux aliments, et du fait que DGreenhawt et le CNR recommandent que d’autres recherches scientifiques soient menées sur la question, les mesures d’atténuation décrites au paragraphe 64 de la Décision sur les allergies ne constituent qu’un point de départ pour réduire les risques pour les passagers ayant des allergies alimentaires;
  • Allergies Alimentaires Canada laisse entendre que de nombreux facteurs pourraient avoir une incidence sur les conséquences d’une personne ayant une réaction allergique grave à bord d’un aéronef, de sorte qu’elle recommande d’ajouter les mesures indiquées en réponse à la troisième question de la lettre de consultation concernant les mesures indiquées dans la Décision sur les allergies.
  • CAI ne croit pas que les mesures d’atténuation du paragraphe 64 de la Décision sur les allergies soient adéquates, car les protéines d’arachides ou de noix peuvent être transférées sur d’autres surfaces à l’extérieur de la zone tampon, et il existe un risque élevé de contact accidentel avec l’allergène. CAI salue l’initiative d’une zone tampon, mais indique que selon les témoignages des Drs Sussman et Vadas [allergologues dont les rapports ont été pris en compte dans la Décision sur les allergies], une zone tampon, à elle seule, ne permet pas de réduire suffisamment les risques. CAI indique ne pas chercher une garantie que les vols soient entièrement exempts d’arachides ou de noix, mais qu’elle fait appel à des précautions supplémentaires, car l’accès à des soins d’urgence pendant un vol à 35 000 pieds d’altitude représente un risque pour les passagers ayant des allergies aux arachides et aux noix;
  • CAI note que dans la Décision sur les allergies, l’Office a conclu que si un préavis rdy donné, l’accommodement approprié pour les passagers ayant des allergies aux arachides ou aux noix est de les asseoir dans une zone tampon. Toutefois, CAI souligne que l’Office reconnaît que, pour des raisons opérationnelles, il pourrait ne pas toujours être possible de fournir une zone tampon lorsque le passager n’a pas donné un préavis, et que dans ces situations, le transporteur doit faire son possible pour fournir la zone tampon. S’il n’est pas en mesure de le faire, il doit placer le passager à bord du prochain vol offert et fournir une zone tampon à ce moment-là. CAI soutient que dans cette situation, la décision de voyager revient uniquement aux passagers ayant des allergies, c.-à-d. que le passager pourrait décider de prendre son vol prévu sans la zone tampon, ou de prendre le prochain vol où une zone tampon pourra être établie. Selon CAI, il ne faut pas empêcher l’embarquement si le transporteur aérien est incapable d’appliquer tous les aspects de la politique;
  • CAI note que les passagers ayant des allergies qui ne voyagent pas fréquemment pourraient ne pas être au courant de la politique sur la zone tampon, de sorte qu’il faudrait envisager de donner d’autres informations concernant la politique, ou d’en faire la promotion.
2. Si vous croyez que les mesures d’accommodement décrites au paragraphe 64 de la décision no 228-AT-A-2011 devraient être modifiées, veuillez expliquer en quoi.

Les réponses à cette question étaient variées. En voici quelques-unesNote 3 :

  • Allergies Alimentaires Canada recommande que si le passager le demande, la zone tampon soit élargie aux sièges de l’autre côté de l’allée dans certaines circonstances, notamment dans des aéronefs où les passagers ayant des allergies alimentaires sont assis plus près des autres passagers directement de l’autre côté de l’allée que de ceux directement devant ou derrière.
  • Allergies Québec recommande que des recherches soient menées sur les zones tampons, notamment : sur leur efficacité à réduire le risque d’une réaction allergique; à savoir si les zones tampons désignées de façon permanente devraient être désinfectées après chaque vol; et si l’emplacement d’une zone tampon efficace pourrait être déterminé après une analyse de la circulation de l’air dans la cabine de l’aéronef.
  • SCAIC note que le principal avantage d’une zone tampon est probablement le réconfort psychologique pour le passager ayant une allergie et sa famille. Elle est d’avis qu’il est peu probable qu’une zone tampon réduise réellement et de façon importante les risques, et qu’il est raisonnable de limiter la taille de la zone tampon à la rangée de sièges dans laquelle est assis le passager ayant des allergies;
  • SCAIC fait valoir qu’on pourrait raisonnablement faire valoir le fait que la restriction des aliments consommés dans la zone tampon fournirait un niveau de confort aux passagers ayant une allergie et leur famille, et pourrait aussi aider à empêcher des conflits potentiels entre les passagers ou le personnel des transporteurs aériens.
3. Suggéreriez-vous une ou des solutions de rechange aux mesures d’accommodement décrites au paragraphe 64 de la décision no 228-AT-A-2011? Si oui, en quoi estimez-vous que ces solutions de rechange seraient efficaces?

Cette question a suscité beaucoup de réactions. Plusieurs associations en matière d’allergies ont présenté des suggestions détaillées.

Suggestions d’Allergies Alimentaires Canada :

  • Formation obligatoire du personnel de bord, qui inclurait la façon de décoder les signes et les symptômes d’une réaction allergique; un protocole d’urgence sur le traitement d’une réaction allergique; et l’utilisation adéquate d’un autoinjecteur d’épinéphrine;
  • Mettre des autoinjecteurs d’épinéphrine dans les trousses médicales d’urgence à bord de tous les aéronefs, peu importe le type ou la taille; voir à ce que le personnel de bord soit autorisé et formé à l’utilisation d’un autoinjecteur;
  • Faire une annonce pendant le vol, si le passager le demande, pour informer les autres passagers de la présence d’un passager à bord ayant des allergies aux arachides ou aux noix, et de l’interdiction de consommer des produits à base de noix;
  • Les transporteurs aériens devraient avoir un processus uniforme permettant aux personnes ayant des allergies alimentaires d’informer le transporteur aérien de leur allergie au moment de réserver leur vol, de sorte que leur information soit indiquée dans les détails du vol remis à l’équipage de conduite;
  • Après qu’un passager ayant des allergies alimentaires s’est auto-identifié, le transporteur aérien devrait, à l’enregistrement de son vol : informer le passager de sa politique sur les allergies; lui rappeler d’amener avec lui son propre autoinjecteur d’épinéphrine et ses propres aliments; et répéter ces rappels au moment de l’enregistrement;
  • Les transporteurs aériens devraient être tenus d’avoir des politiques et des procédures écrites pour accommoder les passagers ayant des allergies alimentaires, et cette information devrait être facile d’accès sur leurs sites Web pour permettre aux passagers ayant des allergies alimentaires de prendre des décisions éclairées avant de réserver leur vol et de planifier en conséquence;
  • Il ne faudrait pas refuser l’accès au transport aérien aux passagers ayant des allergies alimentaires en raison de leurs allergies alimentaires.

Propositions d’Allergies Québec :

  • Les politiques écrites visant les transporteurs aériens sur les accommodements en cas d’allergie devraient être faciles d’accès pour les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame. Le personnel du transporteur aérien devrait aussi connaître les politiques;
  • Veiller à ce que les équipages de conduite reçoivent une formation régulière sur la façon de reconnaître les réactions allergiques et d’y réagir en conséquence;
  • Veiller à ce que des autoinjecteurs d’épinéphrine (plutôt que des seringues et des fioles) soient disponibles dans les trousses de premiers soins de bord et que les équipages de conduite soient capables de les utiliser;
  • Envisagez des formulaires uniformisés pour consigner les renseignements des passagers, notamment des plans d’urgence.

SCAIC suggère d’essuyer le siège, les accoudoirs et les tables-plateaux avant que le passager ayant une allergie se rende à son siège. Comme DGreenhawt et le CNR estiment que la voie d’exposition la plus probable est par ingestion, ce serait la mesure la plus efficace pour réduire le risque d’une réaction, particulièrement si le passager allergique est un enfant, car les enfants sont plus vulnérables à l’ingestion par inadvertance.

CAI propose que les transporteurs aériens prennent les mesures suivantes pour réduire les risques d’exposition accidentelle :

  • collaborer avec leurs traiteurs afin d’éliminer les arachides et les noix de leurs produits ou fournir des choix alimentaires sans arachides et sans noix;
  • cesser de servir des arachides et des noix s’il y a un passager allergique à bord;
  • demander aux passagers de ne pas consommer de produits d’arachides ou de noix durant le vol;
  • accepter l’autoinjecteur d’épinéphrine sur lequel se trouve une étiquette de la pharmacie, ou encore une note du médecin, comme étant des preuves suffisantes de l’allergie d’un passager;
  • présenter aux passagers des façons plus simples d’informer le transporteur aérien de leurs allergies au moment de la réservation.

En revanche, CAI reconnaît que certains passagers ne s’empêcheront pas de consommer des arachides et des noix pendant le vol même si on le leur demande, mais qu’une annonce pendant le vol contribuerait tout de même à réduire le risque d’exposition. CAI fait valoir que les zones tampons resteront efficaces si les passagers qui refusent de collaborer ne sont pas assis dans ces zones.

Dans ses commentaires et en réponse à cette question, CAI inclut également sa proposition de protocole en matière d’allergies pour les compagnies aériennes, qui a été préparée en 2013, et qui s’intitule « Risk Reduction for Anaphylactic Passengers »Note 4, dont voici une traduction de certains extraits :

Politiques en deux étapes – à mettre en œuvre le plus tôt possible.

Étape 1)

Ne plus servir ni vendre de sachets d’arachides, de noix ou de graines de sésame dans les classes affaires et économiques et en première classe, lorsqu’une personne allergique en fait la demande.

Annonce faite à la porte de départ et à bord, demandant aux passagers de ne pas ouvrir ni consommer d’arachides ou de noix durant ce vol. Il ne serait pas interdit aux passagers de consommer des produits sur lesquels est étiquetée seulement la mention « pourrait contenir » des arachides ou des noix.

Un passager à risque d’anaphylaxie (ou la personne responsable de ce passager) qui transporte un autoinjecteur d’épinéphrine portant l’étiquette de la pharmacie ou encore une note du médecin sont des autorisations médicales suffisantes.

Permettre le préembarquement de la personne allergique afin qu’elle puisse parler à l’agent de bord responsable et essuyer les alentours de son siège.

Exiger que l’équipage de conduite reçoive une formation et soit autorisé à administrer l’épinéphrine en autoinjecteur.

Ajouter un « avis d’allergies » sur la liste d’information du passager afin d’avertir le personnel de sa présence.

Avis lors de la réservation de vol : « Veuillez prendre note qu’il pourrait y avoir des restrictions alimentaires à bord de votre vol, par respect pour nos passagers à risque d’anaphylaxie ».

Étape 2)

Pour les passagers allergiques à des aliments autres que les arachides ou les noix, suivant un préavis de 48 heures, la compagnie aérienne fera tous les efforts possibles pour s’entendre avec eux sur des dispositions convenables.

Étapes 1 et 2)

Les équipages de conduite seront formés à ne jamais refuser l’embarquement à un passager uniquement en raison de son allergie alimentaire et du risque d’anaphylaxie.

En plus du protocole proposé en matière d’allergies, CAI justifie également certaines de ses recommandations. En ce qui a trait aux annonces à la porte de départ et à bord de l’aéronef, CAI note que cette mesure permettrait aux passagers d’acheter une collation appropriée avant d’embarquer, et qu’elle cadre avec la recommandation faite dans un rapport d’experts cité en référence dans la Décision sur les allergies selon laquelle une annonce générale devra être faite pour informer tous les passagers de la présence d’une personne allergique à bord. Dans le même rapport d’experts, on appuie l’exigence selon laquelle l’équipage de conduite devrait être formé et autorisé à administrer l’épinéphrine en autoinjecteur;

En ce qui a trait à l’avis lors de la réservation de vol informant les passagers de possibles restrictions alimentaires à bord de leur vol, CAI indique que les passagers seraient ainsi informés, même avant le voyage;

En ce qui a trait à la formation des équipages de conduite à ne jamais refuser l’embarquement de passagers uniquement en raison de leur allergie alimentaire et du risque d’anaphylaxie, CAI soutient que l’efficacité d’une politique dépendra de la façon dont les passagers à risque d’anaphylaxie la respecte. Comme ils ont peur de se voir refuser l’embarquement s’ils s’auto-identifient comme présentant un risque d’anaphylaxie, ils ne communiquent pas d’entrée de jeu les détails de leur condition. Si un transporteur aérien ne peut pas se conformer à la politique pour quelque raison que ce soit, la décision de prendre le vol doit continuer de revenir aux passagers à risque d’anaphylaxie – l’embarquement ne devrait pas être interdit sous prétexte que le transporteur aérien ne peut pas mettre en œuvre tous les aspects de la politique.

4. Est-ce que des protocoles précis devraient être obligatoires pour le nettoyage des espaces d’un aéronef entourant le siège d’une personne qui a donné un préavis de son allergie aux arachides, aux noix ou aux graines de sésame?

Les associations en matière d’allergies ont appuyé à l’unanimité l’instauration de protocoles précis obligatoires pour le nettoyage des espaces d’un aéronef entourant le siège d’une personne qui a donné un préavis de son allergie aux arachides, aux noix ou aux graines de sésame.

SCAIC et Allergies Alimentaires Canada sont d’accord que des protocoles de nettoyage soient obligatoires, indiquant qu’il serait avisé d’établir des protocoles précis de nettoyage, ou simplement de fournir aux passagers le matériel nécessaire (par exemple des lingettes), et parfois de nettoyer la zone en question. Les associations sont d’avis que cette mesure ne prendrait pas de temps, et qu’elle serait limitée à l’espace entourant le siège dans lequel serait assis le passager ayant une allergie alimentaire.

Voici d’autres réponses reçues :

  • Allergies Québec indique que le nettoyage est une façon éprouvée de retirer les allergènes des surfaces et qu’un protocole de nettoyage précis devrait être instauré pour garantir le nettoyage adéquat des surfaces potentiellement contaminées. Des lingettes désinfectantes devraient être mises à la disposition des passagers qui souhaitent nettoyer les alentours de leur propre siège;
  • CAI, même si elle est d’accord avec les prémices d’un protocole de nettoyage obligatoire, affirme ne pas savoir précisément comment un transporteur aérien gérerait cette situation, mais que si c’était possible de le faire, un nettoyage supplémentaire serait une bonne façon de réduire les risques; de plus, il serait préférable que ce soit le personnel du transporteur aérien qui nettoie cet espace, y compris les salles de toilettes, et non la personne allergique.
5. Est-ce que les personnes ayant fourni un préavis de leur allergie aux arachides, aux noix ou aux graines de sésame devraient être admises à bord avant les autres passagers afin de leur permettre d’essuyer leur siège et les alentours?

Presque toutes les associations étaient d’accord pour permettre le préembarquement aux passagers ayant une allergie aux arachides, aux noix et aux graines de sésame, s’ils fournissent un préavis de leur allergie, afin qu’ils puissent essuyer leur siège et les alentours. Toutefois, la SCAIC n’était pas d’accord avec cette mesure. Selon elle, c’est le transporteur aérien qui devrait décider quand, dans la séquence d’embarquement, les passagers ayant des allergies alimentaires devraient embarquer, car le transporteur aérien déterminerait la façon la plus efficace de le faire, tout en accordant aux passagers du temps pour essuyer leur siège et les alentours. Elle note aussi que la plupart des passagers affectés seraient probablement de jeunes enfants, dont les familles sont déjà autorisées à embarquer avant les autres.

Voici certains commentaires d’associations en matière d’allergies qui sont d’accord de permettre le pré-embarquement aux passagers ayant fourni un préavis de leur allergie afin qu'ils nettoient leur siège et les alentours :

  • Allergies Québec estime que la pratique pourrait contribuer à réduire la quantité d’allergènes à bord des aéronefs et ne devrait pas se limiter aux allergènes d’arachides et de noix, car tout passager à risque d’anaphylaxie grave devrait avoir la possibilité de désinfecter son espace immédiat;
  • Allergies Alimentaires Canada fait référence au rapport de DGreenhawt qui indique que des études ont montré qu’un nettoyage efficace avec des produits courants de nettoyage, comme des lingettes commerciales ou encore des produits nettoyants, a permis de retirer les résidus d’arachides qui subsistaient sur les surfaces. De plus, Allergies Alimentaires Canada recommande que les passagers ayant des allergies alimentaires vérifient si des allergènes potentiels se retrouvent sur les coussins des sièges, les tables derrière les sièges et les espaces de rangement;
  • CAI note que le pré-embarquement permet au passager ayant une allergie alimentaire de faire une inspection visuelle et de vérifier qu’aucun résidu de noix n'est tombé sur le sol, sur le siège ou encore dans les pochettes de sièges. CAI note également qu’il n’est pas toujours possible de prendre ces précautions après que l’embarquement général a commencé et que les allées sont pleines de passagers.
6. Veuillez donner votre avis concernant un système de registre national pour consigner les réactions allergiques en vol aux arachides, aux noix et aux graines de sésame.

Les associations en matière d’allergies appuient à l’unanimité un système de registre national visant à consigner les réactions allergiques en vol aux arachides, aux noix et aux graines de sésame. Voici certaines des réponses obtenues :

  • Allergies Alimentaires Canada est d’avis qu’un registre national profiterait aux transporteurs aériens, à l’Office, aux professionnels de la santé et aux associations en matière d’allergies, car il donnerait un aperçu de l’incidence, des causes et des traitements aux réactions allergiques en vol. De plus, un registre national pourrait servir à recenser les lacunes en matière d’éducation, de formation et de gestion des allergies, tant pour les voyageurs ayant des allergies alimentaires que pour l’industrie du transport aérien, et il fournirait aussi des données pour élaborer des politiques et connaître les besoins en formation;
  • Allergies Québec estime qu’un registre national serait un outil utile et note que le fait de disposer d’informations sur le nombre de réactions allergiques en vol, leur source et les étapes médicales prises en réaction, cadrerait avec les recommandations de DGreenhawt. À son avis, un registre national permettrait de recenser les lacunes du système courant, d’établir des politiques et de répondre aux besoins des passagers ayant des allergies alimentaires, mais aussi à ceux de l’industrie;
  • La SCAIC déplore le manque de données concernant les réactions allergiques en vol et estime qu’un registre national pourrait aider la science dans ce domaine, car il pourrait notamment aider à déterminer si un risque important de réactions existe réellement, et à mesurer l’efficacité des mesures d’atténuation;
  • CAI indique qu’il faudra discuter de la portée et du contenu d’un registre national pour veiller à ce que la cause et l’allergène soient bien notés. CAI laisse également entendre que les passagers qui participeront au registre devront se sentir à l’aise de communiquer leurs renseignements personnels, car selon elle, les passagers à risque d’anaphylaxie sont souvent traités de façon désagréable et avec mépris par le personnel des compagnies aériennes, comme s’ils étaient une nuisance ou pire. La plupart du temps, on ne les croit pas et on les traite comme s’ils exagéraient;
  • CAI recommande que les équipages de conduite soient obligés de signaler tous les cas où on leur demande de l’assistance lors de réaction anaphylactique réelle ou perçue. De plus, elle recommande que les passagers soient autorisés à verser directement leurs renseignements au registre, sans passer par un tiers (p. ex., un transporteur aérien).
7. Les aéronefs de moins de 100 passagers devraient-ils transporter de l’épinéphrine à bord?

Les associations en matière d’allergies sont toutes d’avis que de l’épinéphrine devrait être disponible à bord des aéronefs transportant moins de 100 passagers, la plupart indiquant que le retard à administrer l’épinéphrine pouvait entraîner d’autres conséquences graves.

Voici certaines des réponses obtenues :

  • La SCAIC note que l’épinéphrine est le traitement à privilégier en cas de réaction allergique importante. Elle recommande également que toutes les personnes à risque d’anaphylaxie transportent un autoinjecteur d’épinéphrine sur elles, en tout temps, y compris lorsqu’elles prennent l’avion;
  • Allergies Québec note que l’épinéphrine est le seul traitement en cas de réactions allergiques graves, et que tous les transporteurs aériens devraient transporter des autoinjecteurs à bord. Allergies Québec est d’avis qu’un autoinjecteur est préférable aux traditionnelles fioles et seringues, lesquelles requièrent une intervention médicale. Finalement, Allergies Québec laisse entendre que s’il n’y a pas d’autoinjecteurs d’épinéphrine à bord d’un aéronef, il serait avisé de vérifier que les membres d’équipage sont bien conscients des questions juridiques connexes et comprennent leurs responsabilités;
  • CAI estime que les autoinjecteurs d’épinéphrine seront bientôt exigés par la loi à bord des aéronefs américains, et que le Canada devrait emboîter le pas;
  • Allergies Alimentaires Canada affirme que tous les aéronefs, peu importe le nombre de passagers transportés, devraient transporter de l’épinéphrine à bord, préférablement en autoinjecteur, car les études ont montré que dans les cas de réactions fatales à des allergies alimentaires, les principaux facteurs ayant contribué au décès ont été l’absence d’épinéphrine à bord, le retard à l’administrer et sa sous-utilisation.
8. Les transporteurs aériens devraient-ils transporter de l’épinéphrine en autoinjecteur plutôt que sous forme de fioles et de seringues?

Toutes les associations en matière d’allergies étaient d’accord pour que les transporteurs aériens transportent de l’épinéphrine en autoinjecteur plutôt que des fioles et des seringues.

Voici certaines des réponses reçues :

  • La SCAIC et Allergies Alimentaires Canada notent que les autoinjecteurs d’épinéphrine sont plus faciles à utiliser que les fioles et les seringues; de façon générale, les autoinjecteurs sont faits pour être utilisés par des non-spécialistes, ce qui serait avantageux à bord d’un aéronef, car il n’y a pas toujours un médecin à bord pour prêter assistance;
  • Allergies Québec insiste sur l’importance du facteur temps en cas d’urgence, de sorte qu’un autoinjecteur est beaucoup plus accessible qu’une seringue et une fiole; de plus, un autoinjecteur peut être utilisé par une personne qui n’a aucune formation médicale, tandis que la méthode traditionnelle avec une seringue et une fiole exige une formation ou des connaissances médicales;
  • CAI note que le facteur temps est important, et que le temps supplémentaire requis pour retirer l’épinéphrine de la fiole et l’administrer constitue un retard qui peut accentuer le risque d’aggraver les réactions, particulièrement si l’équipage de bord doit communiquer avec MedAire ou un autre service d’assistance médicale pour obtenir des instructions sur l’administration d’une dose d’épinéphrine à partir d’une fiole. CAI note également que nombre de passagers, sans être des professionnels de la santé, ont reçu de la formation sur l’utilisation d’un autoinjecteur d’épinéphrine, et que les autoinjecteurs sont conçus pour être simples, de sorte que même un enfant pourrait administrer une dose;
  • La SCAIC note que les autoinjecteurs éliminent la confusion et le risque d’erreurs de dosage.
9. L’équipage devrait-il recevoir de la formation sur la façon de reconnaître les signes d’une réaction allergique et sur les méthodes de traitement appropriées?

Les associations en matière d’allergies étaient toutes d’accord avec la fourniture d’une formation aux équipages de conduite sur la façon de reconnaître les signes de réactions allergiques, ainsi que sur les méthodes de traitement appropriées.

Voici certaines des réponses reçues :

  • La SCAIC note que dans le milieu des enseignants, des personnes qui travaillent dans les centres de la petite enfance, des entraîneurs et de bien d’autres professions, on offre de la formation sur la façon d’utiliser un autoinjecteur d’épinéphrine. La SCAIC fait également référence au rapport du CNR dans lequel il note que les équipages de conduite d’Air Canada et de WestJet sont déjà formés en matière de premiers soins, y compris sur la façon de composer avec des réactions allergiques, de sorte que la formation sur l’utilisation d’un autoinjecteur d’épinéphrine pourrait être ajoutée aux actuels modules de formation.
  • Allergies Québec est d’avis que la formation du personnel est essentielle. Les éléments suivants pourraient faire partie de la formation de base :
    • stratégies et pratiques exemplaires pour la communication efficace avec les passagers ayant des allergies alimentaires;
    • identification des symptômes d’une réaction allergique grave;
    • stratégies de prévention;
    • compréhension de la question de la contamination croisée;
    • utilisation d’urgence d’un autoinjecteur d’épinéphrine.
    • Allergies Québec affirme que toutes les parties partagent une responsabilité, et que ce n’est pas seulement au personnel du transporteur aérien d’être en mesure de répondre aux besoins des passagers ayant des allergies alimentaires, particulièrement lorsqu’une réaction allergique se produit, mais que les passagers ayant des allergies alimentaires doivent eux aussi bien se préparer en vue de leur voyage.
    • CAI souligne que la formation en matière d’anaphylaxie fait partie de tous les cours de formation approfondie en RCR, en premiers soins et sur l’utilisation de défibrillateurs externes automatisés, et que la formation était l’une des recommandations d’un rapport d’experts cité en référence dans la Décision sur les allergies.
    • Allergies Alimentaires Canada recommande que la formation inclue la façon de décoder les signes et les symptômes de réactions allergiques; un protocole d’urgence sur le traitement en cas de réaction allergique (indiqué dans les lignes directrices remises par la SCAIC); et une formation sur la façon d’utiliser un autoinjecteur d’épinéphrine.
10. Les sites Web des transporteurs aériens devraient-ils fournir des renseignements plus complets sur les allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame (p. ex., comment demander un accommodement, connaître les droits et les obligations des passagers, etc.)?

Toutes les associations en matière d’allergies croient que c’est une bonne idée pour les passagers allergiques que les sites Web des transporteurs aériens renferment des renseignements plus complets sur les allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame.

Voici certaines des réponses reçues :

  • CAI indique qu’il serait utile que les renseignements fournis sur les sites Web des transporteurs aériens puissent aussi être téléchargés en PDF, que les passagers pourraient imprimer et consulter pendant le voyage;
  • CAI suggère également que les sites Web des transporteurs aériens renferment un message alertant les passagers de restrictions alimentaires possibles à bord des vols, par exemple « Veuillez prendre note qu’il pourrait y avoir des restrictions alimentaires à bord de votre vol, par respect pour nos passagers à risque d’anaphylaxie »; les gens pourraient ainsi être plus coopératifs s’ils étaient informés d’avance;
  • Allergies Québec note que même si les passagers ayant des allergies alimentaires sont déjà habitués à se préparer d’avance, et que ce n’est pas différent pour un voyage en avion, le fait d’avoir des renseignements utiles et à jour sur les sites Web des transporteurs aériens serait un bon outil pour les passagers allergiques.

Tous s’entendent pour dire que si des renseignements exacts, complets et cohérents sont mis à la disposition des passagers ayant des allergies avant le voyage, ils pourront faire des choix éclairés au moment de réserver leur vol et, ce faisant, on veille à ce que les attentes envers un transporteur aérien et celles envers un passager ayant une allergie soient présentées de façon lisible, cohérente et conviviale.

5. Analyse et constatations

Les renseignements obtenus dans le cadre des consultations auprès des transporteurs aériens et des associations en matière d’allergies, et ceux tirés des rapports d’experts de DGreenhawt et du CNR, sont analysés du point de vue des deux questions clés suivantes :

  1. le risque d’anaphylaxie par inhalation ou ingestion d’allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame, ou encore par contact dermique, à bord des aéronefs de 30 sièges passagers ou plus;
  2. l’efficacité des mesures courantes d’atténuation des risques figurant dans la Décision sur les allergies.

5.1 Risque d’anaphylaxie

5.1.1 Risque attribuable à l’inhalation

DGreenhawt note que même si on croit généralement que l’inhalation est une voie d’exposition, aucune donnée ne le prouve. Il met plutôt en évidence les données qui existent réellement et qui démontrent toutes que les allergènes d’arachides ne s’aérosolisent pas. De plus, DGreenhawt souligne qu’il n’y a pas eu d’étude de provocation par inhalation nasale ou orale directe pour soutenir la théorie selon laquelle l’exposition des muqueuses nasopharyngées ou oropharyngées pouvait déclencher une réaction allergique. Le CNR indique, pour sa part, que les réactions allergiques découlant d’une ingestion accidentelle sont, à tort, attribuées à l’inhalation, y compris l’ingestion de l’allergène sans le savoir, après avoir touché une surface sur laquelle l’allergène s’était déposé.

Les deux rapports d’experts citent des conclusions tirées d’études scientifiques qui mesuraient les concentrations de protéines d’arachides en suspension dans l’air et démontrent qu’aucune n’a prouvé que les allergènes d’arachides pouvaient s’aérosoliser. De plus, même si ces allergènes pouvaient s’aérosoliser, comme il est mentionné ci-après, les systèmes de circulation et de filtration de l’aéronef sont si efficaces que les allergènes ne circulent pas dans la cabine.

Comme l’ont noté le CNR et DGreenhawt, presque tous les grands transporteurs aériens canadiens exploitent une nouvelle génération d’aéronefs équipés de filtres HEPA et utilisant une combinaison d’air frais et d’air recyclé. Les études montrent que l’utilisation d’un filtre HEPA est un moyen efficace de réduire la quantité de particules qui circulent dans la cabine d’un aéronef. Les filtres HEPA type permettent de retirer efficacement 99,97 pour cent des particules de 0,3 micron qui, comme il est indiqué dans la Décision sur les allergies, servent de référence pour noter les taux d’efficacité, car il s’agit de l’approximation de la taille des particules les plus difficiles à retenir par les filtres. Le rapport du CNR indique que, compte tenu de la très grande efficacité de filtration des filtres HEPA installés dans les aéronefs, on s’attend à ce que les particules dans l’air qui renferment des allergènes d’arachides (s’il y en a) soient effectivement éliminées lors de leur premier passage dans le système de filtration.  

En ce qui a trait aux petits transporteurs aériens canadiens qui exploitent habituellement des aéronefs sans filtres HEPA, ces mêmes aéronefs fournissent en général de l’air entièrement frais. De plus, même si certains aéronefs ne sont pas équipés de filtres, les mêmes principes d’échange d’air décrits plus haut s’appliquent. DGreenhawt note par ailleurs que les filtres HEPA à bord des aéronefs ne sont pas obligatoires au Canada, mais que peu importe la taille de l’aéronef et le type de système de filtration utilisé, aucune étude n’a démontré que les allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame circulent dans un environnement fermé, comme les cabines d’aéronef.

Le rapport du CNR fait référence à neuf études dans lesquelles on a recueilli des données auprès de transporteurs aériens, d’aéroports et de compagnies d’assistance médicale, afin de caractériser la nature des urgences en vol. De façon globale, les taux de réactions allergiques étaient faibles, mais ils étaient encore plus faibles quand il était question de celles attribuables aux arachides, aux noix et aux graines de sésame. En outre, les urgences médicales associées à des réactions allergiques représentaient une petite fraction de toutes les urgences en vol.

En ce qui a trait aux risques d’anaphylaxie attribuable à l’inhalation, les preuves des deux rapports d’experts montrent que les allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame ne s’aérosolisent pas et ne circulent pas aisément dans la cabine de l’aéronef, de sorte que ce risque sera probablement négligeable, voire inexistant.

5.1.2 Risque attribuable au contact dermique

En ce qui a trait au risque d’anaphylaxie liée au contact dermique avec des allergènes d’arachides, de noix ou de graines de sésame, le rapport de DGreenhawt fait état d’un risque minimal, soit tout au plus une irritation locale causée par un contact cutané accidentel avec l’allergène. Dans son rapport, DGreenahwt fait référence à une étude de 2004 dans laquelle on avait étendu du beurre d’arachide sur la peau des participants. Il a été conclu qu’aucun des participants n’avait eu de réaction allergique systémique au contact dermique (ou contact par inhalation), et les auteurs de l’étude ont conclu que le contact accidentel avec du beurre d’arachide dans l’environnement ne causerait fort probablement pas de réaction ni de symptôme généralisé, déboulonnant ainsi le mythe selon lequel de telles expositions représentent un danger potentiel dans les lieux publics.

5.1.3 Risque attribuable à l’ingestion accidentelle

Les deux rapports d’experts fournissent des preuves qui soutiennent la conclusion selon laquelle l’ingestion accidentelle serait, à bord d’un aéronef, la voie d’exposition la plus probable à une réaction allergique qui pourrait entraîner une anaphylaxie. DGreenhawt affirme que le risque de réaction attribuable à une exposition publique est faible, sauf dans les cas où le produit est ingéré. Dans le même ordre d’idées, la SCAIC mène une campagne pour que soient instaurées des mesures d’atténuation pour tenter de réduire la possibilité d’une ingestion accidentelle d’allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame.

5.1.4 Conclusions

Selon les données fournies par les experts, de toute évidence, il n’y a presque pas de preuves de risque d’anaphylaxie attribuable à l’inhalation ou au contact dermique avec des allergènes d’arachides, de noix ou de graines de sésame; le risque d’une réaction allergique grave serait plutôt attribuable à une ingestion accidentelle. Quant à l’importance du risque d’anaphylaxie attribuable à l’ingestion accidentelle, il convient de noter qu’aucun des transporteurs aériens consultés durant l’enquête n’a signalé d’incident d’anaphylaxie attribuable à des allergies aux arachides, aux noix ou aux graines de sésame, et que DGreenhawt ne connaît qu’une seule occurrence ayant été signalée au Royaume-Uni.

À la lumière de ce qui précède, l’enquêtrice conclut qu’il y a un risque limité de réaction anaphylactique en vol attribuable à l’ingestion accidentelle d’arachides, de noix ou de graines de sésame, mais que compte tenu des conséquences graves de telles réactions sur la santé, les mesures d’atténuation des risques sont tout de même justifiées.

5.2 Efficacité des mesures courantes d’atténuation des risques

Voici les mesures courantes d’atténuation des risques énoncées au paragraphe 64 de la Décision sur les allergies :

  1. sur préavis d’au moins 48 heures par les personnes ayant une déficience en raison de leur allergie aux arachides ou aux noix, Air Canada créera une zone tampon comme suit pour le passager ayant une déficience en raison d’une allergie aux arachides ou aux noix :
    1. dans la première classe des aéronefs gros-porteurs internationaux, la zone tampon est constituée du siège fusiforme où se trouve la personne ayant une déficience en raison de son allergie aux arachides ou aux noix;
    2. dans la classe affaires nord-américaine, la zone tampon est constituée de la seule rangée de sièges où se trouve la personne ayant une déficience en raison de son allergie aux arachides ou aux noix;
    3. dans la classe économique, la zone tampon est constituée de la rangée de sièges où est assise la personne ayant une déficience en raison de son allergie aux arachides ou aux noix, ainsi que de la rangée de sièges qui se trouve directement devant et celle directement derrière la personne allergique. Dans les secteurs où une cloison se trouve directement devant ou derrière la rangée de sièges où se trouve la personne allergique, la zone tampon est alors constituée de la cloison, de la rangée de sièges où se trouve la personne allergique et de la rangée de sièges directement devant ou derrière la personne (en fonction d’où se trouve la cloison).
  2. Seuls des aliments ne contenant ni arachides ni noix comme ingrédients visibles ou connus, mais pouvant contenir des traces d’arachides ou de noix dû à la contamination croisée, seront servis dans les zones tampons.
  3. Une annonce sera faite aux passagers qui occupent un siège dans la zone tampon mentionnant qu’il est interdit de consommer des produits qui contiennent des arachides ou des noix et que seuls des aliments sans arachides et sans noix leur seront servis lors des collations et des repas.
  4. Le personnel d’Air Canada doit gérer la situation lorsqu’un passager refuse de se conformer à ces règles en déplaçant le passager non coopératif ou, au besoin si le passager refuse de se déplacer, en déplaçant la personne ayant une déficience en raison de son allergie aux arachides ou aux noix dans un endroit où il est possible de recréer la zone tampon.

Outre les mesures d’atténuation des risques susmentionnées, l’Office a reconnu que si les personnes ayant des allergies prennent les mêmes précautions qu’au quotidien, comme de transporter des lingettes humides, des désinfectants pour les mains et des injecteurs EpiPen prescrits par leur médecin, toutes ces mesures seraient un complément à la zone tampon fournie en tant qu’accommodement.

Cette ordonnance visait particulièrement Air Canada en conséquence d’une plainte en matière d’allergies contre elle, mais l’information obtenue durant l’enquête indique que huit autres transporteurs aériens canadiens, qui transportent plus de 90 pour cent des passagers du marché du transport aérien canadien (voir l’annexe A), ont instauré bon nombre des mesures d’atténuation susmentionnées.

Même si la plupart des transporteurs aériens n’ont pas suggéré de changement aux mesures d’atténuation exposées dans la Décision sur les allergies, Air Canada recommande que l’accommodement au moyen d’une zone tampon soit modifié, compte tenu des conclusions des deux rapports d’experts selon lesquelles il n’y aurait pas de preuves d’aérosolisation des arachides, des noix ou des graines de sésame, et que le réel risque d’anaphylaxie serait attribuable à l’ingestion accidentelle. Air Canada suggère plus particulièrement que la zone tampon soit limitée à la rangée de sièges dans laquelle est assis le passager. La SCAIC a proposé la même modification.

Pour établir, dans la Décision sur les allergies, la zone tampon à titre de mesure d’accommodement appropriée pour les personnes ayant des allergies aux arachides et aux noix, l’Office s’est appuyé sur les données et les preuves disponibles à ce moment-là, notamment la recommandation d’Air Canada concernant la taille de la zone tampon. Toutefois, dans son rapport, DGreenhawt insiste sur le fait que l’efficacité d’une zone tampon, telle qu’elle est décrite dans la Décision sur les allergies, est un accommodement qui n’a pas été mis à l’essai, qui n’est pas utilisé en dehors du Canada et des États-Unis (où seulement quelques transporteurs américains l’offrent), et qui contribue probablement peu à réduire le risque de réactions allergiques.

Certaines associations en matière d’allergies estiment qu’il est utile d’utiliser une zone tampon comme point de départ pour réduire les risques, malgré l’absence marquée de preuves scientifiques pour en justifier le recours. En effet, une association en matière d’allergies appuie les modifications à la zone tampon, soit en l’agrandissant, soit en en faisant un lieu fixe à bord de l’aéronef. En revanche, DGreenhawt et la SCAIC estiment que la valeur d’une zone tampon se trouve dans le réconfort psychologique qu’elle suscite chez les passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix ou aux graines de sésame.

Les transporteurs aériens et les associations en matière d’allergies s’entendent en général pour dire que dans la zone tampon, il faudrait éviter de servir des collations et des repas renfermant des arachides, des noix ou des graines de sésame et demander aux passagers assis dans cette zone de ne pas consommer ces allergènes ou d’aliments en contenant.

Quant à la responsabilité d’un passager à atténuer le risque d’avoir, pendant le vol, une réaction allergique grave aux arachides, aux noix ou aux graines de sésame, les experts, les transporteurs aériens et les associations en matière d’allergies conviennent en général que les personnes ayant de telles allergies devraient prendre les mêmes précautions qu’au quotidien, notamment transporter sur elles leurs médicaments contre l’allergie et nettoyer leur espace personnel de tout résidu d’allergènes.

En ce qui a trait à cette dernière précaution, DGreenhawt met en évidence, dans son rapport, l’efficacité du nettoyage des surfaces comme mesure pour réduire les risques (p. ex., essuyer un siège ou la table-plateau). Les preuves de l’efficacité de certains types de lingettes et de savons liquides ou en pain à retirer les particules d’allergènes d’arachides des surfaces comme les tables, les comptoirs et les mains montrent que le nettoyage adéquat peut être une mesure efficace pour réduire le risque d’ingestion accidentel et de contact dermique avec des allergènes d’arachides, de noix ou de graines de sésame.

Le CNR et les associations en matière d’allergies ont également souligné l’importance de communiquer clairement les politiques sur les allergies sur les sites Web des transporteurs aériens afin que les passagers puissent prendre les dispositions nécessaires pour bénéficier d’un accommodement, et être au courant de leurs responsabilités (p. ex., avoir leurs médicaments sur eux). 

DGreenhawt a fait remarquer qu’il est essentiel que les passagers ayant des allergies soient prêts à reconnaître et à gérer eux-mêmes leurs réactions et, selon lui, il est primordial que l’équipage de conduite soit capable de bien reconnaître les signes et les symptômes d’une réaction allergique et d’administrer rapidement le traitement approprié. Plusieurs associations en matière d’allergies sont d’accord avec DGreenhawt et ont recommandé que les équipages de conduite reçoivent la formation nécessaire.

5.2.1 Conclusions

Même en l’absence d’un consensus sur un ensemble de mesures pour atténuer les risques d’anaphylaxie attribuables à l’exposition à des allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame durant un voyage en avion (particulièrement l’ingestion accidentelle), l’enquêtrice conclut, en s’appuyant sur l’information obtenue auprès des experts et au moyen des consultations (indiquées ci-dessus), que les mesures d’atténuation ci-après seraient les plus efficaces :

  • établir une zone tampon, constituée de la rangée dans laquelle le passager allergique s’assoit, ou du siège fusiforme, s’il y a lieu;
  • faire une annonce destinée aux autres passagers de la zone tampon les avertissant qu’ils doivent éviter de consommer des arachides, des noix ou des graines de sésame ou encore des aliments qui en contiennent;
  • ne pas servir de repas ou de collations renfermant des arachides, des noix ou des graines de sésame dans la zone tampon (sachant que tout aliment pourrait contenir des traces de ces allergènes);
  • indiquer aux passagers ayant des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame qui ont donné un préavis de leurs allergies qu’on s’attend à ce qu’ils prennent les mêmes précautions qu’en temps normal, notamment de transporter sur eux leurs médicaments contre les allergies; de nettoyer l’espace autour de leur siège pour retirer tout allergène; et d’apporter leurs propres aliments;
  • permettre aux passagers d’épousseter et de nettoyer l’espace autour de leur siège;
  • faire en sorte que les politiques sur les sites Web des transporteurs aériens informent les passagers de la façon de demander des mesures d’accommodement, ainsi que de leurs responsabilités connexes;
  • former les équipages de conduite à reconnaître les signes et les symptômes d’une réaction allergique.

Même si DGreenhawt et plusieurs associations en matière d’allergies étaient d’accord avec l’obligation de transporter des autoinjecteurs d’épinéphrine dans les trousses médicales de bord en remplacement ou en plus de fioles du médicament, la plupart des transporteurs aériens s’y sont opposés, dont un qui a fait remarquer la durée de conservation limitée. L’enquêtrice est d’avis que parce qu’on peut raisonnablement s’attendre à ce que les personnes ayant des allergies prennent les mêmes précautions qu’au quotidien pour se protéger des risques de réactions allergiques graves, et que la précaution la plus importante qu’elles puissent prendre est sans doute d’avoir sur elles les médicaments prescrits en tout temps, il n’y a pas suffisamment de motifs pour justifier l’obligation de transporter des autoinjecteurs d’épinéphrine.

En plus de la recommandation concernant les politiques en matière d’allergies sur les sites Web des transporteurs aériens, quelques transporteurs aériens ont suggéré de les communiquer par voie de campagnes de sensibilisation, semblables à celles interdisant le transport de liquides et de gels, pour alerter le public aux dangers d’apporter des produits d’arachides, de noix ou de graines de sésame à bord des vols. L’enquêtrice est également d’avis que l’objectif d’une telle campagne de sensibilisation pourrait être atteint par des annonces faites aux passagers assis dans la zone tampon leur demandant d’éviter de consommer des arachides, des noix et des graines de sésame. Par conséquent, l’enquêtrice conclut que la campagne de sensibilisation ne serait pas efficace pour atténuer le risque de réaction anaphylactique en vol attribuable à l’exposition à des allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame.

Finalement, malgré un certain appui pour un registre national afin d’en apprendre davantage à propos des réactions allergiques graves en vol, il semble évident que les données ne seraient pas fiables, car elles seraient surtout tirées des incidents signalés par les personnes qui les ont subis. Comme l’a noté DGreenhawt, souvent les gens ne reconnaissent pas bien les symptômes d’une réaction allergique grave et risquent à tort d’attribuer à l’inhalation d’un allergène ce qui est, en fait, une réaction attribuable à une ingestion accidentelle. En conséquence, l’enquêtrice conclut que, tant qu’on ne peut pas garantir la fiabilité des données sur les réactions allergiques en vol attribuables à l’exposition à des allergènes d’arachides, de noix et de graines de sésame, un registre national ne serait pas une mesure efficace pour atténuer le risque d’une réaction anaphylactique en vol à des allergènes.

6. Prochaines étapes

Conformément aux instructions de l’ancienne ministre Raitt, l’Office remettra le présent rapport de ses conclusions au ministre des Transports.

Les conclusions du présent rapport orienteront l’Office s’il doit plus tard prendre des initiatives pour donner suite à la question des allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame dans le contexte du transport aérien, et à l’échelle du système. De telles initiatives pourraient se traduire par des normes de rendement réglementées ou volontaires, et par des documents d’information s’il faut se pencher sur la question selon un angle systémique.

Annexe A : Politiques des transporteurs aériens sur les allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame

Note

*Les principaux transporteurs internationaux ont été choisis en fonction du volume de trafic passager à destination et en provenance du Canada et pour donner une représentation globale.

**Air Canada comprend également les transporteurs qui exploitent des vols au nom d'Air Canada, tels que Air Canada Jazz et Air Canada Rouge.

Transporteurs intérieurs

Air Canada (comprend également les transporteurs qui exploitent des vols au nom d'Air Canada, tels que Air Canada Jazz et Air Canada Rouge)
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef s/o
"EpiPen transporté à bord" s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone tampon Oui
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) Oui
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques Air Canada
WestJet
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef Oui
"EpiPen transporté à bord" Oui
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) Oui
Zone tampon Oui
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) Oui
Équipé de filtres HEPA Oui
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) Oui
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques WestJet
Air Transat
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire Oui
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef Oui
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques Air Transat
Porter
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
"EpiPen transporté à bord" s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone tampon Oui
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) Oui
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques Porter
Sunwing
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire Oui
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef Oui
EpiPen transporté à bord Oui
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) Oui
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Sunwing
Central Mountain Air
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Aucune politique concernant les allergies sur le site Web
Air Tindi
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Aucune politique concernant les allergies sur le site Web
Flair Airlines
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Aucune politique concernant les allergies sur le site Web
Nolinor
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Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Aucune politique relative aux allergies : le transporteur accepte les demandes de repas spéciaux
Pacific Coastal
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Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Aucune politique concernant les allergies sur le site Web
Pascan Aviation
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Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Aucune politique concernant les allergies sur le site Web
Air North
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire Oui
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Air North
Calm Air
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Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies s/o
Canadian North
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire Oui
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Canadian North
First Air
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef Oui
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) Oui
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies s/o
Provincial Airlines
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire Oui
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Provincial Airlines

Transporteurs internationaux

Air France
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef s/o
"EpiPen transporté à bord" s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques Air France
Virgin Atlantic
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef Oui
"EpiPen transporté à bord" s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques Virgin Atlantic
Virgin Blue
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques Aucune politique concernant les allergies sur le site Web
Alitalia
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef s/o
"EpiPen transporté à bord" s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques Alitalia
Swissair
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA Oui
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) Oui
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) Oui
Comprimés antihistaminiques à bord Oui
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques Oui
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Swissair
Aeromexico
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Aucune politique concernant les allergies sur le site Web: Contactez le transporteur aérien 48 heures à l'avance
British Airways
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies British Airways
Air New Zealand
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Air New Zealand Aucune politique concernant les allergies sur le site Web : le transporteur ne prépare pas de repas spécial et n'administre pas de médicament
Qantas (AU)
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Qantas
TAP Portugal
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Aucune politique concernant les allergies sur le site Web
Emirates (Dubai)
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Emirates Aucune politique concernant les allergies sur le site Web
KLM Royal Dutch
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies KLM Royal Dutch
Cathay Pacific
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) Collation seulement
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
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Lufthansa
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA Oui
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Lufthansa
Korean Air
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Korean Air Aucune politique concernant les allergies sur le site Web
Malaysia Airlines
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire Oui
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon Oui
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) Oui
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Malaysia Airlines
Turkish Airlines
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Turkish Airlines
Avianca Airlines (Lacsa)
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Aucune politique concernant les allergies sur le site Web
Egypt Air
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Egypt Air Aucune politique concernant les allergies sur le site Web
Aer Lingus
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Aer Lingus Aucune politique concernant les allergies sur le site Web
Etihad Airways
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies Etihad Airways Aucune politique concernant les allergies sur le site Web
ANA/All Nippon
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire Oui
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies ANA/Nippon
Asiana Airlines
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Link to policies (en anglais) Asiana Airlines
JAL - Japan Airlines
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire Oui
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
"EpiPen transporté à bord" s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) Oui
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande Oui
Lien aux politiques JAL - Japan Airlines
Air Algerie
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
"EpiPen transporté à bord" s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques Air Algerie Le client doit indiquer l'allergie au moment de la réservation
Royal Air Maroc
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques Royal Air Maroc

Transporteurs américains

United
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef s/o
"EpiPen transporté à bord" s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques United
American/US Airlines
Avis de 24 à 48 heures nécessaire Oui
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) Oui
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques American Airlines
Delta
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement Oui
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) Oui
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques Delta
Virgin America
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques Virgin America Aucune politique concernant les allergies sur le site Web : les clients sont invités à contacter la compagnie aérienne
Jet Blue
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord Oui
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon Oui
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) Oui
Équipé de filtres HEPA Oui
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) Oui
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques Oui
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques Jet Blue
Alaska Airlines
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques Aucune politique concernant les allergies sur le site Web
Hawaiian Airlines
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) s/o
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques Hawaiian Airlines Aucune politique concernant les allergies sur le site Web : les voyageurs sont invités à prendre des précautions médicales appropriées
Southwest
Avis de 24 à 48 heures nécessaire s/o
Avis de plus de 72 heures nécessaire s/o
Repas spéciaux (presque totalement exempts de noix) s/o
Annonce à bord de l'aéronef s/o
EpiPen transporté à bord s/o
EpiPen administré seulement sous surveillance médicale (aucune garantie) s/o
Zone Tampon s/o
Annonce à bord au client assis dans la zone tampon (ou près de cette zone) s/o
Équipé de filtres HEPA s/o
Préembarquement s/o
Repas ou collations contenant des arachides/noix non servis à bord (jamais sans risque à 100 %) Oui
Certification ECARF(Fondation européenne de recherche sur les allergies) s/o
Comprimés antihistaminiques à bord s/o
Personnel formé en vue des urgences liées aux réactions allergiques s/o
Offre spéciale de nettoyage (seulement pour les allergies aux arachides) sur demande s/o
Lien aux politiques Southwest
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